Définissant l’éveil, il est dit que se connaître
soi-même, c’est devenir Bouddha. Se connaître soi-même, c’est percevoir
notre réalité de Bouddha à l’origine. L’intégralité des êtres, qu’il
soit grillon, fourmi, moustique ou taon, tout être doté de vie, est constitué
des dix-huit composants[i] :
les six racines[ii], les six objets[iii]
et les six consciences[iv].
Ces êtres expriment l’union harmonieuse des cinq agrégats. Un commentaire
dit : “On appelle être, l’union harmonieuse des cinq agrégats”. Ces
cinq agrégats sont en effet les douze liens causaux.
Les douze liens causaux sont : l’obscur,
les agissements, la conscience, les noms et les formes, les six entrées, le
contact, la perception, l’attachement, l’appropriation, l’existence, la
vie et, la vieillesse et la mort. Les douze liens causaux représentent les deux
catégories de relations causales dans les trois phases. Le premier, le huitième
et le neuvième ont trait aux mauvaises passions. Le deuxième et le dixième se
rapportent aux actes. Les sept autres, la conscience, les noms et les formes,
les six entrées, le contact, la perception, la vie, la vieillesse et la mort,
se rapportent tous à la souffrance. Les douze liens causaux représentent les
trois voies des mauvaises passions, des actes[v]
et de la souffrance. L’obscur et les agissements sont les deux causes du passé.
La conscience, les noms et les formes, les six entrées, le contact et la
perception sont les cinq effets du présent. L’attachement, l’appropriation
et l’existence constituent les trois causes du présent. La vie et la
vieillesse et la mort constituent les deux effets du futur. Les trois (maux)
physiques sont le meurtre, le vol et la fornication. Les quatre (maux) oraux
sont la calomnie, le double langage, le mensonge et les paroles spécieuses ;
(ces sept maux constituent) les actes. Les trois (maux) mentaux sont la cupidité,
la colère et la sottise ; (ces trois maux relèvent) des mauvaises
passions. Si l’on croit et garde les douze liens causaux conformément au
Dharma, alors, devenir Bouddha dès ce corps est indéniable. Il n’existe pas
de Dharma du Bouddha en dehors de ces douze liens causaux qui sont le Sutra du
Lotus. Le savoir est se connaître. Ne pas le savoir revient à offenser le
Dharma. C’est ce que signifie “si certains sans y prêter foi, calomnient ce
sutra, ils briseront alors l’ensemble des graines de boddhéité de ce
monde”[vi].
Il n’existe pas de Bouddha, il n’y a pas de Sutra du Lotus ailleurs et séparément
de nous. La production conditionnée[vii]
et ce qui n’est pas produit de manière conditionnée sont les deux branches[viii]
du passé. Ce qui est produit de manière conditionnée[ix]
et qui n’est pas production conditionnée sont les deux branches du futur. La
production conditionnée et ce qui est produit de manière conditionnée sont
les huit branches intermédiaires. Ce qui n’est ni production conditionnée ni
produit de manière conditionnée sont les facteurs inconditionnés[x].
Pour les douze heures, l’obscur est l’heure de toutes les unions du passé.
Les agissements sont l’heure des actes du passé. La conscience est l’heure
de l’esprit de continuation et de parenté. Les noms et les formes sont
l’heure où la vie est reçue en continuité mais où les quatre sortes de
racines physiques ne sont pas encore apparues et où les six entrées ne sont
pas encore présentes. Les cinq étapes à l’intérieur de la matrice[xi]
sont premièrement kalala[xii],
deuxièmement arbuda[xiii],
troisièmement pesi[xiv],
quatrièmement ghana[xv]
et cinquièmement prasakha[xvi].
Ainsi né dans la matrice, il devient un homme,
c’est un être. Le sixième fascicule de la Détermination indique :
“la rondeur de la tête représente le ciel. La forme carrée des pieds imite
la terre. Les creux au sein du corps sont l’espace. La chaleur du ventre est
conforme au printemps et à l’été. La rigidité du dos est conforme à
l’automne et à l’hiver. Les quatre membres sont conformes aux quatre
saisons. Les douze grandes jointures sont conformes aux douze mois (de l’année)
et les trois cent soixante petites jointures sont conformes aux trois cent
soixante jours. L’inspiration et l’expiration nasales sont semblables au
vent des montagnes, des marécages, des vallées et des plaines. L’inspiration
et l’expiration buccales imitent le vent de l’espace. Les yeux sont
identiques au soleil et à la lune. Leur ouverture et leur fermeture imitent le
jour et la nuit. Les cheveux sont les étoiles. Les sourcils ressemblent au
grand chariot. Les veines sont les rivières et les os imitent les pierres précieuses.
La chair est la terre, les poils sont les forêts. Dans le ciel, les cinq viscères[xvii]
sont les cinq étoiles ; sur terre, ce sont les cinq montagnes[xviii].
La chair du corps est la terre, la moelle des os est l’eau, le sang est le feu,
la peau est le vent, les ligaments sont les arbres. Quant aux six racines des
hommes, la vue voit la couleur des choses, l’ouie entend le son des choses,
l’odorat sent le parfum des choses, le goût connaît la saveur des choses, le
corps souffre au contact du froid, du chaud, du rude et de l’acéré. Les
fonctions des cinq (premières) racines sont faciles à discerner : elles
sont perceptibles. La sixième, la conscience, tous les êtres, la possédant
pourtant en leur corps, l’ignorent. Même leur cœur ne la connaît, ni ne la
voit. A plus forte raison quand il s’agit de celles des autres. Les personnes
présentes au même endroit, peuvent-elles la connaître ? L’Eveillé
lui-même dit que le cœur était inconcevable. A plus forte raison, ceux qui
lui sont inférieurs. La raison de cette ignorance est que le cœur se situe
hors des formes, longues, courtes, carrées ou rondes ; qu’il n’est pas
de couleur bleue, jaune, rouge, blanche ou noire ; qu’il est un phénomène
indescriptible par les mots et (situé) là où cesse l’activité mentale. Il
ne peut faire l’objet de métaphores exprimant la marche, l’arrêt, les
positions assise ou couchée, la parole ou le silence, les causes et les
conditions. Ce n’est pas non plus quelque chose qu’il est possible de représenter
par une image dessinée. On ne peut non plus l’étudier. L’Eveillé ne l’a
pas non plus notifié. Il ne fait pas l’objet d’une annonciation divine,
n’est transmis ni par les parents ni par le maître. Il ne tombe pas du ciel,
ni ne jaillit de la terre. C’est quelque chose d’immense et d’inconcevable.
Une chose aussi ambiguë, Zhiyi et Miaolo, ces
deux Saints, l’ont commentée dans le Sens mystérieux et les Mots et phrases,
disant : “Le cœur est semblable à une lueur illusoire. Il n’a qu’un
nom qu’on appelle cœur. Si par hasard on dit qu’il existe, on n’en voit
ni la couleur, ni la nature. Si par hasard, on dit qu’il n’existe pas, les
pensées naissent. Ne pouvant être considéré en terme d’être ou de non-être,
il est appelé cœur et se trouve qualifié de merveilleux (Myô). La merveille
suit le cœur : nommée alors Dharma (Hô). Le Dharma du cœur ne relève
pas de la cause, ni de l’effet. Si l’on l’observe en fonction du principe,
on distingue alors la cause et l’effet. On appelle cela fleur de lotus (Renge).
Un cœur, par son changement né de l’observation, enseigne d’autres cœurs.
On nomme cela Sutra (Kyô)”. Les Tablettes[xix]
indiquent : “Si l’on dit qu’il existe, alors, aucune des Une pensées
n’existe. A fortiori, comment pourrait-il y avoir d’image des dix mondes ?
Si on dit qu’il n’existe pas, alors trois mille pensées se manifestent. A
fortiori, la pensée d’un monde. C’est parce que l’on ne peut pas le
considérer à travers l’être ou le non-être que le cœur d’une pensée,
à l’évidence, est la voie du milieu. C’est pourquoi, il faut le savoir, le
cœur est merveilleux (Myô)”. Ici, il faut le savoir, notre cœur est le
Sutra du Lotus. Le Sutra du Lotus est notre cœur. Ne pas connaître le Sutra du
Lotus revient à ne pas se connaître soi-même. En effet, il est des hommes
inconnus à eux-mêmes. On dit que lorsqu’ils déménagent, ils oublient leur
femme. Ainsi, il est des hommes qui ne deviennent pas Bouddha. Ce sont ceux qui
oublient le Sutra du Lotus avant de passer dans la vie suivante. Aussi, ceux qui
ne croient pas dans le Sutra du Lotus et l’offensent, tournent le dos à tous
les Bouddha, tournent le dos à toutes les divinités, se détournent de leurs
parents, s’opposent au souverain et au maître. Ils s’opposent aux montagnes,
s’opposent aux océans. Ils s’opposent au soleil et à la lune, s’opposent
par conséquent à toutes les choses. Ils ne peuvent s’assortir aux dix métaphores
du Roi des remèdes[xx].
Dans le Sens mystérieux, il est dit : “la vue, l’ouïe, l’odorat et
le goût sont les portes de la quiétude. En dehors de ces éléments, il
n’est pas d’autre porte de la quiétude”. Les Tablettes disent :
“La présence permanente du véritable aspect est comparable à l’hydromel céleste.
C’est le remède contre la mort. Transposant ce principe au Dharma merveilleux,
il communique bien avec le véritable aspect, c’est pourquoi on l’appelle la
porte”. La quiétude, c’est le Sutra du Lotus. L’hydromel, c’est le
Sutra du Lotus. Dans le troisième fascicule de l’Arrêt[xxi]
il est écrit : “Les rouleaux du Sutra (contenant) la sagesse sans
entrave de l’Ainsi-venant sont tous présents dans le corps des êtres.
Perturbés, ils la recouvrent et n’y croient pas, ne la voient pas”.
En considérant méticuleusement le cœur des
choses, comprenez en fermant les yeux et en calmant votre cœur que les six
racines de tous les êtres sont entièrement la substance du Sutra du Lotus. Si
le cœur est la substance du Sutra du Lotus, il est hors de doute que les cinq
racines sont contenues dans la substance du Sutra du Lotus. Le cœur est un roi.
Les cinq racines sont ses féaux. Si les yeux voient et si les oreilles
entendent, c’est que le cœur leur fait voir et entendre. Les comportements
des cinq racines sont telles quelles les inclinations du cœur. En regardant les
choses, si le cœur est en mouvement, même les yeux deviennent le Sutra du
Lotus. Même à écouter, si le cœur fonctionne, les oreilles sont le Sutra du
Lotus. Il en est de même pour les autres racines. Lorsque l’on meurt, les
cinq racines s’en vont également. Même si la substance des cinq racines
meurt, leur forme ne s’éteint pas. Cependant, sans le cœur, comment un mort
peut-il voir et entendre ? Cela ne correspond pas à ce que l’on sait et
il en va de même pour les offenseurs du Lotus. Notre cœur est dans le Lotus.
Or, offenser le Lotus, perdre son cœur, c’est ne pas posséder les six
racines. Faut-il choisir les sutra antérieurs et perdre le cœur du Sutra du
Lotus ? Les écoles (fondées sur les sutra) antérieurs, n’ayant pas la
foi dans le Lotus et l’offensant par le Petit véhicule et les enseignements
provisoires, sont des cadavres sans cœur.
A présent, nous, école du Lotus, si nous
abandonnons le Sutra du Lotus, notre cœur, serons des cadavres ayant perdu
leurs six racines. Le cœur est les cinq racines et les cinq racines sont le cœur.
Aussi, si la loi du cœur devient Bouddha, en même temps, la loi de la matière
devient aussi Bouddha. La matière et le cœur étant en non-dualité, l’intérieur
et l’extérieur se possèdent mutuellement. Le commentaire dit : “Les
huit pétales de la fleur du Lotus représentent les huit enseignements (de
Shakyamuni). Le siège unique du Lotus exprime le rassemblement des huit en un.
Dans un, il y a huit. Dans huit, il y a un. C’est toujours huit et c’est
toujours un. Il n’y a qu’un et il n’y a que huit. C’est un ou c’est
huit. Il n’y a pas d’avant, il n’y a pas d’après”. L’Arrêt énonce :
“Un cœur est doté des dix mondes de dharma. S’il est doté ne serait-ce
qu’un peu du cœur, alors, il possède trois mille”. La Transmission[xxii]
précise : “Un corps, une pensée emplissent le monde des dharma”. Le
Sens[xxiii]
indique : “Que l’on parle de trois mille ou que l’on parle du monde
des dharma, il s’agit de synonymes du Sutra du Lotus”. Dans le Sutra, il est
dit : “faites en la vaste propagation dans le Janbudvipa”. Le
Janbudvipa, c’est le ciel et la terre. C’est le père et la mère. Il dit
encore : “C’est le bon remède pour les maux des hommes du Janbudvipa”.
Le bon remède, c’est le ciel et la terre. C’est le père et la mère. Ainsi,
alors que notre corps est tel quel la substance du Lotus, nous, êtres, pensons
que le Sutra du Lotus est un élément d’un autre pays, d’un royaume différent.
Nous pensons que le ciel, la terre, l’eau et le feu sont ailleurs, dans
d’autres lieux. Nous abandonnons ainsi notre précieux et noble corps et, en
outre, en l’offensant, tombons dans les mauvais lieux. C’est stupéfiant,
c’est pitoyable !
Le chapitre « Œuvres et vertus de la joie
conséquente » du sixième rouleau, fait notre louange lorsque nous avons la
foi. Le chapitre « Sagesse universelle » du huitième rouleau décrit
notre malheur lorsque nous offensons. Le Sutra du Sage universel indique :
“Ce sutra du Grand véhicule est le précieux réceptacle des Eveillés. Il
est les yeux des Eveillés des dix directions et des trois phases. Il est la
graine des Ainsi-venants surgis dans les trois phases. Celui qui garde ce sutra
garde le corps d’Eveillé, pratique l’œuvre d’Eveillé”. Dans le
chapitre parabole, il est dit : “S’il y a des gens qui n’y croient
pas et offensent ce sutra, ils interrompent alors les graines de boddhéité de
tous les mondes”. Dans le Sutra du Sage universel, il est dit : “Vous
êtes les enfants du véritable Dharma de tous les Eveillés et Ainsi-venants.
Pratiquez ce Grand véhicule et n’interrompez pas la graine du Dharma”.
Nichiren Paraphe.
[i]
Dix-huit composants ou dix-huit mondes (j. jû
hachi kai) : classification des éléments
de l’existence faite selon une vision analytique des facultés
cognitives (six racines), leurs objets (six objets) et les consciences
correspondantes (six consciences).
[ii]
Six racines (j. rokkon) : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher
et les facultés intellectuelles.
[iii]
Six objets (j. rokkyô) : les formes, les sons, les odeurs, les saveurs, les
objets tangibles et les objets ne faisant pas appel aux sens (dharma).
[iv]
Six consciences (j. rokushiki) : conscience visuelle, conscience auditive,
conscience olfactive, conscience gustative, conscience tactile, conscience cérébrale.
[v]
Actes : karma en sanskrit.
[vi]
Phrase du troisième chapitre du Sutra du Lotus « Parabole ».
[vii]
Production conditionnée (j. engi,
s. pratitya samutpada) : concept central du bouddhisme selon
lequel tout phénomène apparaît en fonction d’une cause et d’un lien
avec une autre chose : “L’un
existe parce que l’autre existe. L’un n’est plus parce que l’autre
n’est plus”. Puisque tous les phénomènes naissent en fonction de
la production conditionnée, ils sont dépourvus de nature propre et sont
donc impermanents et vides.
[viii]
Branches (j. shi) : synonyme de “liens causaux” (j. innen).
[ix]
Produit de manière conditionnée (j. enshô,
s. pratitya samutpanna) : “produit de manière conditionnée”
souligne le résultat de la causalité, alors que “la production
conditionnée” insiste davantage sur la causalité elle-même.
[x]
Facteurs inconditionnés (j. mui hô) :
ce qui n’est pas créé ; l’éternel, l’immuable, le pur. Ce qui
est créé ou produit par des causes est impermanent, donc relié à la
souffrance. Les facteurs inconditionnés font référence aux idéaux du
bouddhisme :boddhéité, nirvana
[xi]
Cinq étapes à l’intérieur de la matrice (j. tainai
no go i) : cinq étapes du développement du fœtus dans l’utérus,
définies dans le 9e volume du Kosa.
[xii]
Kalala (j. kararan) : traduit par “union”, c’est l’étape où le
spermatozoïde et l’ovule s’unissent ; période allant de la
conception à la première transformation au terme de la première semaine.
[xiii]
Arbuda (j. abudon) : traduit par “bouton” ; deuxième semaine au
cours de laquelle l’embryon se développe comme un bouton.
[xiv]
Pesi (j. heishi) : traduit
par “sang et chair” ou “coagulation” ; c’est la troisième
semaine au cours de laquelle la chair et le sang se constituent.
[xv]
Ghana (j. kennan) : traduit par “épaississement”, “affermissement
des chairs” ; c’est la quatrième semaine au cours de laquelle la
chair s’épaissit et s’affermit.
[xvi]
Prasakha (j. barashakya) : traduit par “stade de l’apparence”, c’est
le moment où les membres se forment et les six racines se développent.
Cette étape va jusqu’à la naissance.
[xvii]
Cinq viscères (j. go zô) : le cœur, les poumons, la rate, le foie et les reins.
[xviii]
Cinq montagnes (j. go gaku) : cinq montagnes respectées en Chine du point de vue
religieux. Cette notion apparut au 4e siècle av. J.-C. En
fonction des écrits, les cinq montagnes diffèrent. L’ordre le plus répandu
est cependant le suivant : le mont Tai à l’est (province de Shandong),
le mont Hua à l’ouest (province de Shanxi), le mont Heng au sud (province
de Hunan), le mont Heng au nord (province de Hebei) et le mont Song au
centre (province de Henan). Ces montagnes étaient jadis respectées pour le
calme qu’elles apportaient au pays et faisaient l’objet de rites
nationaux.
[xix]
Tablettes : abréviation de “Tablettes
explicatives du sens mystérieux du Lotus”
(c. Fahua xuanyi shiqian, j. Hokke
gengi shakusen) : commentaires de Zhanran (j. Tannen) -appelé au Japon
par son nom posthume Myoraku (c. Miaolo)- sur le Fahua xuanyi de Zhiyi.
[xx]
Dix métaphores du Roi des remèdes (j. yakuô
jû yu) : afin de démontrer la supériorité du Sutra du Lotus
sur tous les autres sutra, dix métaphores sont utilisées dans le chapitre
« Conduite originelle du bodhisattva Roi des remèdes ». Ce sont
1) Métaphore de l’eau : comme l’océan est primordial parmi toutes
les eaux, fleuves et rivières, le Sutra du Lotus est primordial
parmi tous les sutra. 2) Métaphore de la montagne : comme le mont
Sumeru est primordial d’entre toutes les montagnes, le Sutra du Lotus,
est primordial. 3) Métaphore des astres : de même que parmi tous les
astres, la lune est primordiale, le Sutra du Lotus l’est au sein de
tous les sutra. 4) Métaphore de la lumière solaire : de même que le
soleil est capable de dissiper toutes les ténèbres, le Sutra du Lotus
est capable de dissiper toutes les obscurités. 5) Métaphore du Roi qui
fait tourner la roue : comme le Saint Roi qui fait tourner la roue est
le plus vénérable parmi les rois mineurs, le Sutra du Lotus est
primordial parmi tous les sutra. 6) Métaphore de Taishaku : de même
qu’Indra (Taishaku) est roi parmi les dieux, le Sutra du Lotus est
le roi des sutra. 7) Métaphore de Daibonten : de même que le grand
roi des dieux Brahma (Bonten) est le père de tous les êtres, le Sutra
du Lotus est le père de tous les saints et sages. 8) Métaphore des
Bouddha pour soi : comme les Bouddha pour soi aux quatre effets sont
primordiaux parmi les profanes, le Sutra du Lotus est primordial
parmi tous les sutra et de même le sont ceux qui sont capables de le garder.
9) Métaphore des bodhisattva : eu
égard aux auditeurs et aux Bouddha pour soi, les bodhisattva sont
primordiaux. De même est le Sutra du Lotus parmi les sutra. 10) Métaphore du Bouddha : de même
que le Bouddha est le souverain des enseignements, le Sutra du Lotus
est primordial au sein de tous les sutra et enseignements.
[xxi]
Arrêt : abréviation de “Grand arrêt et examen” de Zhiyi.
[xxii]
Transmission : abréviation de Vaste détermination
à aider à pratiquer et à transmettre le Grand arrêt et examen (c. mohe
zhiguan fuxing zhuan hongjue, j. maka
shikan fugyoden guketsu) : œuvre en dix volumes de Zhanran (Miaolo),
constituant des commentaires du Grand arrêt et examen (Maka shikan) de
Zhiyi.
[xxiii]
Sens : abréviation de
Sens mystérieux du Lotus (j. hokke
gengi) de Zhiyi.
——————
Traduit
du Japonais par Gérard Purec
et
Publié dans la revue Le Bouddhisme de l'Ecole Fuji
ecole-fuji@wanadoo.fr