COURS DU SOUVERAIN
DU DHARMA
NIKKEN SHONIN
Dispensé le 28 août 1992
Dans
le Grand Hall de Lecture du Taisekiji
A l’occasion du 41ème séminaire
d’étude des maîtres enseignants
*
* * * * *
Lorsque
j’ai commencé à réfléchir au sujet que j’allais aborder au cours du séminaire
d’étude de cette année, je me suis souvenu, qu’il y a trois ans,
j’avais parlé de la Doctrine des dix non-dualités[1].
J’avais expliqué la moitié du texte, pensant parler du reste l’année
suivante. Or, depuis ce temps, chaque année, sont apparus des gens proposant
des doctrines erronées délirantes, de sorte que leur réfutation s’est avérée
primordiale. C’est pourquoi, on en est resté au même point. Le 28 novembre
de l’année dernière, nous avons excommunié la soka
gakkai et, récemment, c’est daisaku
ikeda qui a fait l’objet d’une exclusion en tant que croyant. Je
pense que le problème soka gakkai demeure dans le cœur de chacun d’entre vous et
constitue un élément important de votre passé, de votre présent et du
futur. L’attitude à observer envers ce problème, en tant que moines de la nichiren
shoshu, doit également faire partie de vos préoccupations. C’est
pourquoi, cette année encore, j’ai pensé qu’il était préférable
d’aborder un sujet ayant trait à ce contexte.
Demain,
nagaei gishin
vous entretiendra d’une étude qu’il a faite sur l’histoire de la soka
gakkai. Aussi, je pense que divers points constitueront sans doute des
redites, mais comme les conceptions et les opinions peuvent différer, je vais
vous entretenir, selon ma vision des choses, de quelques points auxquels il
nous faut prêter attention.
Tout
à l’heure, lors des salutations, l’expression “transmission sanguine”
a été citée à plusieurs reprises. C’est donc de la transmission sanguine
dont j’aimerais vous parler, dans la limite de ce qui m’est permis.
En
particulier, je ne sais pas qui a fabriqué ce texte relatif à l’histoire
de la nichiren shoshu et à la
conduite des Grands Patriarches successifs, mais déjà, la soka
gakkai avait, en secret, préparé des questions au sujet de ce qu’il
était advenu de la transmission sanguine.
Je
pense que vous devez avoir devant vous une feuille où ne sont reproduites que
les questions soulevées par le texte. C’est à ces questions que je vais répondre,
afin que vous puissiez en avoir une comprehension correcte.
Récemment,
un dément se disant faire partie de shoshin
kai a écrit un livre grotesque dont, je suppose, un exemplaire a dû
vous parvenir. Je l’ai feuilleté rapidement, bien que le trouvant
insignifiant, et effectivement, il y est écrit des stupidités complètement
extravagantes. Il traite de la phrase suivante des Articles de succession
de Nikko[2]
:
“En
ce qui concerne les temples du Japon ainsi que ceux de Janbudvipa, la moitié
devra être administrée par mon héritier Nichimoku. L’autre moitié sera
possédée par les autres fidèles”.
Il
commente cette phrase de diverses manières pour, finalement, conclure que la
transmission sanguine s’est arrêtée à nichimoku
shonin et que, par la suite, elle s’est diffusée à travers tous les
fidèles. Par conséquent, il soutient qu’après nichimoku
shonin, il n’y aurait plus jamais eu de transmission sanguine
particulière. Cela est véritablement stupide, complètement hors de question.
Même
si l’on considère les conditions de l’époque, les orientations des maîtres
successifs et même les réalités historiques, une telle chose est absolument
impossible. Si la transmission sanguine s’était interrompue après nichimoku
shonin, il n’était, dès lors, plus nécessaire d’en débattre ultérieurement.
Or, au contraire, il en a été question en permanence par la suite. Car en
fait, la transmission sanguine représente le principe fondamental de notre école
et son importance a été développée tout au long de l’histoire.
Les
personnes qui émettent des conceptions sans tenir compte de la foi, ne
manquent jamais de prendre isolément un fait historique pour le trouver illégitime.
On peut dire clairement qu’une telle manière de procéder, en elle-même,
montre, au contraire, que la transmission sanguine peut prendre différentes
formes, parce qu’elle existe et parce qu'elle doit être accomplie.
En
tout cas, ce que peuvent alléguer de telles personnes dénuées de raison, ne
sont, bien entendu, que billevesées. D’autres, oubliant que la transmission
sanguine est une chose qui est en deça de leur propre foi, en pensent des
inepties.
Passons.
A l’époque où j'étais au département de recherche de l’Ecole Fuji,
j’ai lu le Traité sur la distinction entre l’illusion et
l’observation de
l’esprit[3].
Le sixième chapitre
s’intitule “De la transmission dans notre école”. Il constitue la réfutation
par nichio shonin des théories
du temple yoboji, alléguant que
le Traité en cent six points[4]
et le Traité sur la cause originelle inconcevable[5],
représentent la passation du maître au disciple et la transmission sanguine
à la personne unique. Dans ce chapitre, on peut lire :
“Ainsi,
dans la transmission sanguine aux personnes uniques successives, on distingue
également la passation particulière et la passation générale. La passation
particulière concerne le corps du Dharma. La passation générale concerne la
doctrine. De sorte que le maître susceptible de recevoir la passation
particulière du
corps du Dharma est le grand
guide, véritable récipiandaire de la transmission sanguine à la personne
unique. Alors que ce sont tous les disciples et bienfaiteurs du Daishonin et
de Nikko Shonin qui reçoivent la passation générale de la doctrine”.
Il
précise ensuite que, parmi ceux ayant reçu la passation générale de la
doctrine, s’il en est qui ne parviennent pas à croire ni à comprendre la
passation particulière, ceux là
tombent dans les vues erronées.
“Finalement,
ils s’égarent quant à l’objet de la croyance que constitue le corps du
Dharma et forgent des doctrines personnelles, se détournant ainsi de la
doctrine correcte du Daishonin et
de Nikko Shonin.
Par exemple, nombreux étaient
les disciples du Daishonin de son vivant. Cependant, seul le fondateur de
notre temple, Nikko Shonin, a reçu la passation particulière du corps du
Dharma. Les autres ne reçurent que la transmission générale de la doctrine.
C’est pourquoi, après l’extinction de Daishonin,
tous forgèrent leur propre doctrine, élevant des statues du Bouddha
pour en faire leur Gohonzon. Il en va de même à présent pour le Yoboji. Ce
dernier a reçu la passation générale de la doctrine, mais n’a pas reçu
la transmission particulière du corps du Dharma”.
Plus
loin il dit encore :
“Par
l’héritage de la transmission sanguine à la personne unique du corps du
Dharma depuis le Daishonin et Nikko Shonin, jusqu’au cinquantième et
quelque successeur, le Taisekiji a assis l’objet de la foi qu’est le corps
du Dharma, sans qu’aucun des héritiers ne propose la moindre contradiction”.
Je
pense que vous adhérez complètement à cette proposition qui est celle des
maîtres successifs et que vous en avez la foi et la compréhension.
Il
poursuit :
“Le
corps du Dharma, objet de la passation particulière, est le Grand Gohonzon de
l’Estrade des préceptes de la doctrine essentielle, gardé précieusement
dans notre temple”.
C’est
fondé sur ce postulat qu’il ajoute :
“Outre
la réception du corps du Dharma, il existe une transmission des paroles
d’or à la personne unique. Celui qui n’a pas reçu la transmission des
paroles d’or au successeur direct, personne unique, ne peut en aucun cas
retranscrire le Gohonzon”.
Il
conclut :
“Le
Traité sur la cause originelle inconcevable
et le Traité en cent six points concernent la passation générale de
la doctrine. Enumérant les arguments de la raison et les attestations
scripturaires, je dois éveiller Nisshu et les siens de leur illusion”.
Ce
texte constitue donc la réfutation, à l’aide des arguments de la raison et
des attestations scripturaires, de la doctrine erronée selon laquelle le Traité
sur la cause originelle inconcevable et
le Traité en cent six points représentent la totalité de la
transmission.
Autrement
dit, selon les insertions[6]
que comportent ces deux traités, il est clair que ces textes ne sont pas
adressés par nikko shonin uniquement
à nichimoku shonin, mais
qu’ils doivent également être soumis à la lecture des autres disciples émérites.
Je pense que vous devez le savoir. Par conséquent, on ne peut pas dire que le
contenu du Traité sur la cause originelle inconcevable
et du Traité en cent six points représente directement la
transmission à la personne unique.
Le
texte de nichio shonin fait état
de la “transmission des paroles d’or au successeur direct”. Il ne lui était
pas nécessaire de fournir aimablement toutes explications utiles sur cet
important principe à une mouche du coche tel que nisshu.
C’est pourquoi, il se contente de dire que le corps du Dharma est le
Grand Gohonzon de l’Estrade des préceptes de la doctrine essentielle et
qu’il existe une transmission sanguine des paroles d’or au successeur
direct, en même temps que la transmission de ce Gohonzon.
En
fait, cette transmission des paroles d’or au successeur direct couvre la
totalité de la transmission. Les deux lettres de transmission de minobu
et de ikegami sont inscrites sur
des feuilles d’or. Et, en même temps que s’écoule le temps, le contenu
des paroles d’or s’est transcrit sur les feuilles d’or.
En
parlant des feuilles d’or, il y a quelques années, un jeune homme se disant
faire partie de shoshin kai affirmait “La passation des paroles d’or de
Tendai et la passation au présent maître sont équivalentes à la
transmission de Ikegami et à celle de Minobu”, ce qui est réellement
n’importe quoi. Mais comme l’a montré nichio
shonin, lorsqu’on parle de la passation des paroles d’or au
successeur direct, il s’agit, dans notre école, des “feuilles d’or”
et non pas du “présent maître”[7].
Les paroles d’or représentent la réception directe de la transmission
faite par le Bouddha lui-même et revêtent un sens profond.
La
transmission au présent maître, dont il est question chez Tendai, est donc
totalement différente, que ce soit au niveau des idéogrammes, ou en ce qui
concerne la signification. Prétendre qu’elle est équivalente à la
transmission de minobu ou à
celle d’ikegami, ne représente
rien d’autre qu’une vue erronée. J’en ai déjà parlé il y a dix ans,
lors du séminaire des professeurs et certains s’en souviennent peut-être.
En
tout cas, ce qu’a désigné nichio
shonin dans son Traité sur la distinction entre l’illusion et
l’observation de l’esprit, en parlant des paroles d’or au successeur
direct, renferme le sens des feuilles d’or. En fait, dans le contenu des
paroles d’or, qui représente le cœur profond du Bouddha, existent les
feuilles d’or sous forme de phrases.
Normalement,
je ne devrais pas en parler. Mais comme cela constitue aujourd’hui un point
essentiel, je vais aborder uniquement la question des feuilles d’or.
Pour
parler d’une manière simple, les feuilles d’or se rapportent à des
documents. Cependant, ces documents ne sont pas constitués du Traité sur
la cause originelle inconcevable, et du Traité en cent six points.
En fait, ce sont des documents composés des paroles d’or. Aussi, tout est
contenu dans les paroles d’or.
nichio
shonin ayant parlé de “la
passation des paroles d’or au successeur direct”, certains, basés sur
leur vue personnelle, pensent que cela doit obligatoirement revêtir la forme,
concevable par tout un chacun, où celui qui effectue la transmission fait
face à celui qui la reçoit. C’est-à-dire le Bouddha, ou bien le maître,
parle directement à la personne suivante qui, à son tour, parlera
directement à son successeur.
Il
est certain que cela représente le fondement. Toutefois, cela ne signifie pas
pour autant que la transmission d’un récipient à un autre doit
obligatoirement prendre cette forme. Il y en a pourtant certains qui, forts de
leur opinion personnelle arbitraire, estiment qu’il ne peut en être
autrement, sous peine de voir les paroles d’or perdre leur fondement. En réalité,
à vouloir conjecturer sur la transmission à la personne unique en étant basé
sur l’inexpérience de ses propres vues erronées, cela entraîne divers
doutes et questions.
Bien
sûr, la transmission de nichiren
daishonin à nikko shonin
est constituée des paroles d’or. Mais même nikko
shonin inscrivit les cours de nichiren
daishonin qu’il laissa sous le titre de Transmission orale de la
doctrine. Egalement, le contenu des paroles d’or transmises à la
personne unique nikko shonin,
furent reçues sur le fondement de son propre état de vie. C’est cela qui
représente les feuilles d’or. Celles-ci, en elles-mêmes, renferment la
signification des paroles d’or.
Par
exemple, au sujet de la controverse fallacieuse selon laquelle nichimoku
shonin aurait effectué la transmission à nichigo[8],
dans son Traité sur l’école[9],
nissei shonin[10]
écrit, au chapitre de la “Transmission au maître Nichido”, dans lequel
il éclaircit le fait que nichimoku shonin a bel et bien transmis le Dharma à nichido
shonin :
“Si
l’on discours de cela en particulier, il y a là douze points de doctrine”.
Il
s’agit là, précisément, des feuilles d’or. C’est-à-dire que la
transmission ne se fit pas uniquement d’une manière directe et orale. En
fait, bien que l’on dise “paroles d’or”, le contenu de cette
transmission existe aussi en tant que feuilles d’or. J’aimerais que vous
saisissiez simplement cette donnée de base.
D’autre
part, en révélant l’éternité du Bouddha originel depuis le passé
atemporel de cinq cent grains de poussières, shakyamuni
révéla l’éternité dans le futur. De même, dans cette transmission
sanguine, j’aimerais que vous compreniez que la transmission des paroles
d’or du Bouddha originel nichiren
daishonin s’effectuera telle quelle, selon sa volonté, au cours de
l’éternité future.
Si
l’on considère que la volonté du Bouddha traverse les trois phases, il en
va de même pour la transmission. La volonté de celui qui transmet et celle
de celui qui reçoit la transmission, peuvent se montrer sous diverses formes,
selon les conditions et les situations de chaque époque. Cependant,
l’aspect que revêt la transmission n’est pas quelque chose sur laquelle
ont peut former des conjectures avec les yeux et la sagesse du vulgaire. Car
ce sont la sagesse et la bienveillance du Bouddha qui se transmettent éternellement.
Autrefois,
il existait une manière de procéder selon laquelle
le prêtre
supérieur pouvait être un enfant. C’est le thème de la première
question ci-après :
(1)
Le 9ème Grand Patriarche nichiu
à dix huit ans, le 12ème, nitchin
à quatorze ans, le 13ème, nichiin
à dix ans et le 14ème, nisshu
à dix neuf ans, ont tous reçu la transmission alors qu’ils étaient très
jeunes.
Voila
le problème tel qu’il est posé ; d’autant
plus qu’à dix ans, on ne comprend pas grand chose.
Comme
je l’ai dit tout à l’heure, ce genre de question est posée par ceux qui
pensent de manière étriquée. D'après ceux-ci, la transmission des paroles
d’or se fait face à face et celui qui la reçoit directement obtient la foi
et la compréhension sur le champ et, si ce n’est pas le cas, il n’y a pas
transmission. Fondamentalement, les
personnes non concernées n’ont pas à entendre d’explications au sujet de
la transmission. Celles qui pensent que cette question est parfaitement
justifiée sont dans l’erreur. J’aimerais qu’elles considèrent que la
transmission répond à la volonté du Bouddha s’étendant à l’avenir éternel.
De
plus, si l’on considère l’arrière plan de l’époque, c’était
effectivement une période où l’on désignait un successeur alors qu’il
était enfant. Il y a toujours eu des moines âgés, ou bien des moines doués
d’un grand discernement. Or, il y eut une époque où, dans la nichiren
shoshu, on choisissait exprès un enfant pour être le Grand Prêtre
suivant.
Cette
manière de penser est celle de la nichiren
shoshu toute entière. De ce fait, une fois qu’un Grand Patriarche
annonce à l’enfant “C’est toi qui sera le prochain souverain du
Dharma”, ce dernier, au cours de son développement, en même temps que l’étude
de la doctrine, lit les feuilles d’or en étant fondé sur les paroles
d’or du maître précédent et sur la conscience d’être le souverain du
Dharma suivant. Dans ce cas, les paroles d’or remplacent les feuilles d’or
pour le contenu de la transmission. De plus, il écoute les paroles des moines
aînés connaissant tous les détails sur le Dharma. Cette manière
d’effectuer la transmission, incluant des assistants, existe également.
D’autre
part, les feuilles d’or, fondées sur les paroles d’or, existent
effectivement. Dans le contenu de ces feuilles d’or, il y a le sens de la
transmission comprise dans les paroles d’or. C’est pourquoi, il était
possible d’avoir un Prêtre supérieur enfant. Cette forme
de transmission avait été pensée par la congrégation des moines de la nichiren
shoshu, en regard de la situation de l’époque.
Ainsi,
le fait que des personnes qui ne sont même pas moines et qui, de plus, sont
incapables de voir les choses avec la foi, comme dans la soka
gakkai, considèrent qu’à dix ans il est impossible de recevoir la
transmission sanguine à la personne unique, en ignorant complètement les
arrières plans historiques, la situation et les habitudes de l’époque,
constitue une offense au Dharma. Je souhaite que vous ayez foi et compréhension
sur ce point. La transmission sanguine
s’est immanquablement effectuée.
Ensuite,
et cela est compris dans la même question, il y a le point relatif au fait de
recevoir la transmission en dépôt. Cela concerne la réalité historique
selon laquelle le moine rikyobo nichigi
fut le dépositaire de la transmission. Ce qui fait supposer à certains que
la passation des paroles d’or au successeur direct n’ayant pas eu lieu, la
transmission sanguine fut interrompue. Ceci se rapporte à la question “la
transmission doit-elle nécessairement se faire au moyen d’une cérémonie”?
D’autant
plus que le Grand Patriarche nichiko
shonin[11]
utilisa une expression objective susceptible de faire naître un malentendu.
Celui-ci étant un savant, il évitait de faire des exposés fondés sur une
conviction subjective. De sorte qu’il n’était pas rare qu’il émette
ses opinions après avoir réfléchi d’une manière très objective sur les
textes. C’est pourquoi ses commentaires ne sont pas toujours évidents. Bien
entendu, il avait reçu la transmission, mais son attitude envers les textes
était celle d’un savant. Il n’exprimait un avis qu’en jugeant
uniquement les textes et documents rendus publics.
J’y
reviendrai plus loin, mais tel fut le cas pour la thèse de l’édification
de statues de Bouddha par nissei shonin.
Ceci est un sujet que l’un des membres du groupe d’étude de la conférence
de crise a particulièrement étudié. Jusqu’à présent, concernant la
relation entre nissei shonin et keidai
in[12],
c’est la thèse de nichiko shonin que nous avions retenue. Selon cette dernière,
nissei shonin avait érigé des
statues de Bouddha et keidai in
s’y était opposée, protégeant ainsi la doctrine correcte de notre école.
Or,
si l’on considère le fait que c’est l’année suivant
sa construction qu’une
statue de Bouddha fut installée dans le hoshoji,
on s’aperçoit alors, en réalité, que c’est le contraire.
C’est-à-dire que keidai in
avait offert ce bâtiment pour en faire le temple de sa mère défunte.
Sculpter une statue de Bouddha demande de nombreux jours de travail et ne peut
être fait si simplement. La statue fut achevée l’année suivante, sans que
keidai in n’ait le consentement
de l’installer dans le temple. En outre, ce n’est que dix années plus
tard que nissei shonin reçut la
transmission.
Par
conséquent, bien que nissei shonin
fut originaire du temple yoboji, il prit clairement position contre l’habitude de construire
des statues de Bouddha, après qu’il eut reçu la transmission, en étant
fondé sur la doctrine de notre école. Ainsi, bien que la soka
gakkai affirme que nissei shonin
ait commis l’offense au Dharma de construire des statues de Bouddha après
qu’il ait reçu la transmission, il n’en est absolument rien.
Concernant
les problèmes qui ne trouvent pas de réponse claire dans les textes ou les
documents, si on les considère du point de vue du temps ou de leur contenu,
et par dessus tout, du point de vue de la pratique correcte de notre école,
on finit par trouver l’explication correcte.
Je
reviens en arrière pour parler encore de nichiko
shonin. Celui-ci a évité de se prononcer sur le problème de
l’autorité en matière de transmission. A savoir, est-ce la personne qui a
reçu la transmission qui détient l’autorité, ou bien est-ce la cérémonie
qui fait autorité? Si c’est la cérémonie qui fait autorité, dans le cas
où il n’y aurait pas de cérémonie, il a émis l’hypothèse que le
Dharma arrête de s’écouler. Mais s’il ne s’était pas situé du point
de vue d’un savant objectif, mais du point de vue subjectif de la foi, il
aurait dit plus clairement que, dans la doctrine véritable, la transmission
s’effectue. S’il ne l’a pas affirmé, c’est qu’il s’est toujours
placé dans la position de savant, de chercheur, ayant une approche objective
des textes et des documents.
Après
avoir émis cet avis, il écrivit :
“Ceci
constitue la réflexion abstraite d’une personne neutre en la matière. Elle
ne peut représenter un critère de jugement de l’autorité ecclésiastique
de notre école”.
Comme
il le note lui-même, il ne parlait donc pas en tant que personne ayant reçu
la transmission, mais en tant que personne extérieure ne pouvant pas
comprendre cette importante chose qu’est la transmission. Nous devons prêter
attention au fait que nombreuses sont les thèses ou les paroles de nichiko
shonin où il se situe dans une optique de savant ou de tierce personne.
Ceci
dit, si l’on considère cette question du point de vue de la foi, il est néanmoins
nécessaire de fonder ses affirmations sur la logique bouddhique.
Dès
lors, il apparaît que, fondamentalement, la cérémonie doit avoir lieu.
Toutefois, il est utopique de penser que, du fait que la transmission entre untel
shonin et untel shonin
s’est bien effectuée lors d’une cérémonie, cela constitue le critère
et que, par le passé, la transmission devait absolument se faire de la même
manière et qu’il en sera de même dans le futur. Cela en se basant sur
quelque chose qui ne représente qu’une petite partie de l’histoire de la nichiren
shoshu. C’est ne pas saisir l’essence de la transmission.
Par
exemple, il n’y a pas d’archive citant le moment où se serait effectuée
la cérémonie de transmission entre nichimoku
shonin[13]
et nichido shonin[14].
Il n’existe pas de document écrit ; cependant, avant de partir voir
l’empereur[15],
nichimoku shonin effectua bien la
transmission. Ceci est relaté dans les écrits des maîtres ultérieurs et va
de soi, du point de vue de la foi. C’est pourquoi, nittatsu
shonin[16]
disait qu’il n’est pas absolument nécessaire que la transmission se fasse
au cours d’une cérémonie.
Autrement
dit, il y a des cas où la transmission s’effectue ordinairement en une ou
en plusieurs fois. Il y a des cas, également, où lorsque celui qui recevra
la transmission a été choisi, celui-ci est appelé en particulier lors
d’un pèlerinage et il lui est dit “Prenez soin de considérer ce point de
telle manière ; il faut comprendre cette doctrine de telle façon”.
Cette
procédure s’applique pour une personne à laquelle on pense effectuer la
transmission et qui n’est pas encore très avancée dans l’étude. Il faut
alors lui enseigner ce qu’elle ne connaît pas encore et cela peut prendre
très longtemps. Par exemple, si elle ne comprenait pas l’enseignement, les
prédispositions, le temps, le pays et l’ordre de
la propagation, qui sont des choses très élémentaires de l’étude, il
faudrait le lui enseigner. Toutefois, dans la plupart des cas, la personne qui
va recevoir la transmission a déjà approfondi les bases de l’étude. Dès
lors, il suffit de lui indiquer les principaux points relatifs aux problèmes
importants.
Même
dans cette occurrence, les conditions propres à la nichiren
shoshu, le contexte historique, les circonstances et autres préoccupations
devant être pris en considération, la transmission peut prendre ou non la
forme d’une cérémonie. C’est pourquoi, prendre comme critère une cérémonie
et juger que, sans elle, la transmission n’a aucune autorité, représente
une erreur.
Je
pense que nichiko shonin
s’exprimait en tant que savant, avec fidélité envers les textes et les
documents, rejetant le subjectif. Cependant, du point de vue de la doctrine de
notre école, ainsi que pour la foi et la compréhension des générations
futures, il aurait été souhaitable qu’il donna un peu plus
d’orientations au sujet de la signification de la transmission.
Pour
ma part, je suis convaincu que les maîtres précédents, nichijun
shonin[17]
et nittatsu shonin se réjouissent
sur le mont sacré et disent “nikken
parle correctement de la transmission”.
La
signification des feuilles
d’or est distincte de la
transmission des écrits,
autrement dit de la transmission de la doctrine. La transmission des
feuilles d’or inclue originellement la transmission des paroles d’or et,
en même temps, les points essentiels relatifs à la transmission. Ceux-ci
apparaissent sous la forme de feuilles d’or, d’une manière naturelle, au
moment venu.
Quoi
qu’il en soit, la transmission des feuilles d’or représentant le contenu
de la transmission, je ne peux vous en dire d’avantage.
Dans
un sens, comme le disait nichiko shonin,
“Il faut lire entre les lignes”. Ce que je puis dire est que, si on
s’investit complètement pour lire entre les lignes du Gosho,
tout est indiqué.
A
partir de cela, bien que vous ne puissiez avoir accès directement au contenu
de la transmission sanguine à la personne unique, c’est dans votre
progression dans la foi, la pratique et l’étude, fondées sur
l’enseignement des maîtres précédents successifs, que vous pourrez
obtenir vous-mêmes la compréhension et la conviction dans le corps du Dharma
de la transmission sanguine, ainsi que dans les paroles d’or et les feuilles
d’or et voir qu’il n’y a pas la moindre antinomie.
Comme
cela est dit dans le Traité sur la distinction entre l’illusion et
l’observation de l’esprit, au chapitre “De la transmission dans
notre école” cité précédemment, en même temps que la
transmission des paroles d’or, il y a la transmission du corps du Dharma à
la personne unique. Je souhaite que vous ayiez la foi et la compréhension en
ce point précis.
Ensuite,
un autre mystificateur sévit. Il s’agit de daisaku
ikeda. Lui aussi dit des choses insensées sur la transmission sanguine,
en particulier au sujet du Traité sur la relation sanguine essentielle à
travers vie et mort[18].
Ce Gosho comportant l’expression
“relation sanguine”, il cite les phrases qui l’arrangent, les utilisant
à sa guise pour affirmer “cette relation
sanguine est la véritable transmission sanguine”, et, de là, il développe
jusqu’à établir une “relation directe avec nichiren
daishonin”. Je suppose que
vous l’avez souvent entendu.
Ce
sont là les propos d’un personnage atteint d’un grand délire. Déjà, à
l’époque de nittatsu shonin,
il semble qu’il avait des vélléités d’en savoir plus qu’il n’est nécessaire
sur la transmission et qu’il effectuait toutes sortes de tentatives pour
atteindre cette fin. Il est même arrivé qu’il fasse tâter le terrain auprès
de moi par des tierces personnes, celles-ci me disant “J’ai entendu nittatsu
shonin dire telle chose”. S’il était venu directement me demander
des renseignements à ce sujet, je lui aurais volontiers répondu, dans la
limite de ce qu’il m’est permis de dire. Mais comme il ne m’a jamais
rien demandé lui-même, je n’ai jamais rien répondu.
Il
fit tâter le terrain auprès de nittatsu
shonin, afin de l’amener à révéler ce qu’il voulait entendre.
Mais bien entendu, nittatsu shonin n’avait aucune raison de parler, à des
croyants laïcs, de la transmission des feuilles d’or et des paroles d’or
au successeur et bien entendu, il ne put rien savoir de plus.
En
fait, comme daisaku ikeda ne peut pas obtenir ce qu’il désire à ce
sujet, il doit être mécontent. De sorte qu’au fil du temps il en a conçu
de la jalousie. Il paraît qu’il dit de moi que je suis jaloux. Mais en réalité,
c’est lui qui est la jalousie personnifiée. De là est apparue la colère,
puis l’impatience et enfin la vue erronée du soi. Finalement, il a pensé
«comme dans le Gosho également il
y a l’expression “transmission sanguine”, on va l’utiliser pour dire
qu’on a un lien direct avec nichiren
daishonin». Il ne faut pas jeter la confusion quant à la
signification de la transmission sanguine. C’est pourquoi, quand cet homme là
écrit dans le daibyaku renge de
juin 1977 “En ce qui concerne la transmission sanguine, on a tendance à
penser que, comme on peut le voir dans les religions établies, elle s’opère
de manière mystique, de grand prêtre à grand prêtre, lors d’une cérémonie
profonde”, il ne parle pas des religions établies en général, mais il est
clair qu’il s’agit de la nichiren
shoshu.
Il
ajoute : “Cependant, la signification originelle du bouddhisme de Nichiren
Daishonin n’est pas de cet ordre. Il est dit que c’est dans la foi
solennelle de notre cœur qu’elle réside. Comment la relation sanguine
essentielle à travers vie et mort, présente dans la vie de Nichiren
Daishonin, peut-elle nous être
transmise? Daishonin lui-même n’est plus parmi nous. Cependant, il nous a
laissé le Gohonzon qui est
l’entité de l’unité de la personne et de la loi. C’est par ce Gohonzon que l’on peut recevoir la relation sanguine essentielle
à travers vie et mort... Seulement, c’est par la récitation de Daimoku
que la vie du Dai Gohonzon peut se
transférer dans nos propres vies”.
Cependant,
dans l’éveil sans changer d’apparence, le fait de respecter également
d’une manière indéfectible le Gohonzon, provient d’abord de la
transmission sanguine du corps du Dharma fondamental. Donc, si on analyse
d’une manière doctrinale les propos de cet individu, on constate que ce ne
sont que des demi mesures. Il parle de “relation directe avec le Gohonzon”,
or ce dernier est la retranscription faite par les maîtres successifs et
contient le courant de la transmission sanguine du corps du Dharma légué par
les maîtres successifs. Et ce n’est qu’à cette condition que les œuvres
et vertus peuvent apparaître.
Poursuivant
son idée, il propose toujours l’opinion selon laquelle “la soka
gakkai, possède le bouddhisme de l’influence directe de maître à
disciple avec nichiren daishonin.
Il y a là relation sanguine avec le maître”. Il dit encore “même si on
reçoit et garde le Gohonzon, si on
coupe la relation sanguine avec la soka
gakkai qui représente l’harmonie de la communauté et la relation
sanguine avec le maître, il n’y a plus de bienfait”. En d’autres termes,
selon lui, même en recevant et en gardant le Gohonzon correct et en
pratiquant les austérités de la foi, ceux qui quittent la soka
gakkai n’ont plus la transmission sanguine et donc plus de bienfaits.
Quelle horreur! De telles allégations proviennent de la confiance en soi
excessive et de l’orgueil extraordinaire de ce daisaku
ikeda.
Il
dit encore “la soka gakkai est le courant principal qui a hérité de nichiren
daishonin la transmission sanguine de la foi”. Il propose une
transmission sanguine de la foi ne tenant pas compte de la transmission
sanguine du corps du Dharma. Bien sûr, sa compréhension du Gosho
est erronée et il se perd dans les détails.
Il
poursuit : "La transmission sanguine de maître à disciple s’est
effectuée de makiguchi Sensei
à toda Sensei, puis
au président ikeda. C’est dans
cette transmission sanguine que vit le bouddhisme de nichiren daishonin”, faisant subir un lavage de cerveau aux
membres. C’est ainsi qu’ikeda
et les principaux leaders, profitant de chaque occasion pour dire de telles
choses, ont infligé un lavage de cerveau aux membres qui n’ont que
l’organisation dénommée soka
gakkai comme source
d’information sur la pratique. C’est pourquoi, aujourd’hui, on voit
autant de gens captifs de l'idée selon laquelle “il n’y a que la soka
gakkai, la soka gakkai est absolue, ikeda Sensei
est le seul et unique” et qui ne peuvent s’en libérer.
De
plus, cela ne date pas du temps où j’ai hérité de cette charge. En réalité,
cela dure depuis l’époque de nittatsu
shonin, c’est-à-dire depuis
la fameuse ligne de 1977. C’est pourquoi, nittatsu
shonin, lui aussi inquiet, dit cette parole sévère et sans ambiguïté
:
“Même
si une chose se propage dans le monde entier, si elle ne ressortit pas à la
doctrine de la Nichiren Shoshu, cela ne peut être appelé Kosen Rufu”.
Nous
ne devons, en aucun cas, oublier cette parole. Moi-même, c’est dans ce sens
que je parle.
En
fin de compte, l’erreur de la soka
gakkai est d’avoir oublié la source de l’eau du Dharma de la
transmission sanguine dans la nichiren shoshu. Il en résulte la pensée selon laquelle
“Si on ne passe pas par la transmission sanguine avec ikeda Sensei, et
qu’on n’établit pas le lien direct, ni ne ressent son influence, on ne
peut pas devenir le Bouddha”. La soka
gakkai aime et utilise l’expression “lien direct”. En arrière
plan de ce phénomène, il y a le fait que, si l’on songe à la transmission
correcte du bouddhisme, on ne peut pas faire autrement que d’y intercaler
les Grands Patriarches successifs ; et çà, c’est fâcheux. Par conséquent,
afin de tout centraliser sur la soka
gakkai, il faut parler de “lien direct”. On arrive ainsi à avoir
le “lien direct avec le Gosho”, le “lien direct avec le Gohonzon”,
le “lien direct avec nichiren
daishonin” ; il y a un “lien direct” avec tout et n’importe
quoi. C’est vraiment une spéculation hérétique.
Telle
est la théorie de la transmission sanguine
proposée par la soka gakkai.
Aussi, afin de réfuter cette dernière, convient-il de mettre en pièces
cette farce de théorie.
Il
y a, ensuite, ces autres questions sur la transmission sanguine dans notre école,
questions qui proviennent d’une manière de penser superficielle.
(2) nichiko shonin dit, qu’entre le 8ème
Grand Patriarche nichiei et le 9ème
nichiu, “un intermédiaire reçut
la transmission”. Qu’est-ce que cela signifie?
Là
également, il faut considérer l’arrière plan historique. Je pense qu’il
s’agissait d’une manière de procéder se rapportant à la transmission à
un prêtre supérieur enfant que j’ai évoquée tout à l’heure.
Au
sujet de nichiu shonin, le Traité
sur l’école établit :
“Il
était le disciple de Nichiei. Il prit la robe alors qu’il était enfant,
fut instruit par le maître et étudia le Lotus. Il écouta aussi le Gosho”.
Comme
ce passage l’indique, la transmission fut effectuée entre l’initiateur et
l’initié dans la conscience de transmettre le Dharma à un enfant.
Cependant, nichiko shonin suppose
qu’il est possible que dans la forme, comme il est dit dans le Traité
sur l’école, les feuilles d’or furent confiées en dépôt pour un
temps à joren. Il est possible
également que les circonstances réclamaient qu’on intercale quelqu’un.
En
fait, selon le temps et l’époque, le sens originel de l’eau du Dharma,
des paroles d’or ou encore des feuilles d’or a toujours été examiné
avec sérieux, afin qu’elles fussent transmises correctement à la personne
suivante. Et c’est ainsi qu’elles ont été transmises jusqu’à
aujourd’hui.
C’est
pourquoi, que quelqu’un ne connaissant pas l’arrière plan historique ou
la condition de la nichiren shoshu de l’époque se demande si la transmission
n’a pas été interrompue à tel moment, représente une parfaite erreur.
D’autre part, si l’on considère la question sous l’angle de la volonté
du Bouddha traversant les trois phases, on
comprend qu’une telle chose est absolument impossible.
(3)
Alors que nichiu shonin était
absent, le taisekiji fut vendu.
Il fut racheté par la suite, mais dans l’intevalle, ne devint-il pas un
temple de l’offense au Dharma?
Ceci
n’est qu’une polémique pour la polémique. D’abord, cela n’a rien à
voir avec le problème de la transmission sanguine. Cela se serait passé à
l'époque où nichiu shonin
voyageait dans tout le pays afin d’y enseigner le Dharma. Aujourd’hui, on
ne peut connaître l’arrière plan historique ; mais, il est vrai, nichiin
shonin a écrit qu’une telle situation s’est temporairement
produite. Toutefois, demander si le taisekiji
n’est pas devenu un temple de l’offense au Dharma, est une façon odieuse
de chercher querelle pour jeter à tout prix l’opprobre sur le taisekiji.
Dans
tous les cas, les documents sont insuffisants et ne nous permettent pas
de saisir pleinement les circonstances.
Cependant, lorsque nichiu shonin
revint, il put prendre immédiatement les mesures nécessaires, ce qui me
laisse à penser que, même si le taisekiji
avait fait
l’objet d’une vente,
l’acquéreur n’était pas une personne totalement étrangère.
(4)
Pour quelle raison y eut-il neuf Grand Patriarches, à partir du 15ème
nissho shonin, originaires du
temple yoboji? N’y avait-il pas
d’hommes de valeur au taisekiji?
La
encore, on cherche querelle pour calomnier à tout prix le Temple Principal.
Juger de ce point en considérant la situation actuelle entre le taisekiji
et le yoboji constitue une
grave erreur. A l’époque, contrairement à ce qui ce passe aujourd’hui,
il y avait une conscience unique, regroupant tout le courant de nikko shonin, dont faisait partie celui de nichizon[19]
qui était florissant et prospère à kyoto.
En
ce qui concerne l’irrigation correcte par le courant du Dharma, on peut
ressentir, dans les écrits de nichido
shonin sur le fondateur du yoboji,
nichizon, qu’il considérait celui-ci comme son propre disciple. En
outre, pour ce qui est de la retranscription du Gohonzon, maître nichizon
le disait lui même, “personne, hormis le disciple récipiandaire, ne peut
l’écrire”. Aussi, tout au long de sa vie, ne retranscrit-il jamais un
seul Gohonzon.
Ceci
parce que maître nichizon respectait nichido
shonin comme celui qui avait reçu la transmission et qu’il considérait
le taisekiji comme son temple
principal. Je l’ai déjà écrit dans les Doctrines essentielles de la
Nichiren Shoshu[20]
et ceci est clair si on se réfère aux diverses conditions de l’époque.
De
sorte qu’à cette époque où les années ne s’étaient pas encore écoulées,
il n’y avait absolument aucune raison de dissocier du taisekiji,
comme c’est le cas aujourd’hui, le fondateur du yoboji,
nichizon et son courant.
Le
fait qu’à partir de l’époque de nisshu
shonin[21],
il était
devenu courant que le souverain du Dharma soit originaire du yoboji
est une réalité. Cette habitude perdura pendant neuf
générations de Grands
Patriarches, à partir du 15ème, nissho
shonin[22].
Cependant, je ne pense pas que cela implique forcément qu’il n’y ait pas
eu d’hommes de valeur au taisekiji.
En
fait, à l’époque, kyoto était le siège de la monarchie et, sous divers
aspects, constituait la ville centrale du japon.
Il est donc certain que, d’un point
de vue social, comme du point de vue de la propagation, le temple de kyoto
était différent des temples de campagne. De plus, à cette époque, l’école
du yoboji avait foi dans la lignée
correcte du courant de nikko shonin
du taisekiji et on peut croire
que la conscience traditionnelle du yoboji,
depuis maître nichizon, était
celle de protéger dans la mesure de ses capacités le taisekiji.
Il est alors naturel de penser que, dans ces circonstances, une fois qu’un
Grand Patriarche fut choisi dans ce temple, apparaisse, pendant neuf générations,
la nécessité et la pertinence des Grands Patriarches originaires du yoboji.
Penser qu’à l’époque, il n’y avait pas de personnalité capable d’être
Grand Patriarche au taisekiji,
sans tenir compte de la situation du yoboji
ou de ses relations avec le taisekiji,
est une marque d’immaturité dans la manière de concevoir les choses.
(5)
Entre le 15ème Grand Patriarche nissho
et le 16ème, nichiju,
la transmission fut gardée en dépôt par l’administrateur rikyobo nichigi. Qu’est-ce que la ‘transmission sanguine
en dépôt”?
Il
s’agit là, je pense, d’une manière de procéder inévitable à l’époque.
Où que l’on aille, le mode de déplacement était la marche à pied. Aussi,
en un tel âge, il pouvait arriver, qu’en cas d’urgence, le temps manque.
Autrement dit,
bien que l’on ait parlé de
la transmission
à la
personne même, l’époque étant
ce qu’elle est, on avait confié, pour un certain temps, la partie
constituée des feuilles d’or à l’administrateur, en
lui demandant
de les transmettre à telle
personne.
Toutefois,
celà ne représente pas une coupure dans la transmission sanguine. Dans des
cas semblables, le successeur a forcément été mis au courant par le prédécesseur
des points essentiels de
la conduite du Dharma. C’est-à-dire que la totalité des paroles
d’or a été transmise d’avance par nissho
shonin à
nichiju shonin[23].
La transmission écrite, représentée
par les feuilles d’or, a été effectuée par l’intermédiaire de l’administrateur rikyobo
nichigi.
A
un âge où il n’y avait pas de moyens de transports ni de communications,
le fait que l’administrateur rikyobo
nichigi ait, pour un temps, gardé
en dépôt la transmission ne représente aucun motif de doute quant à la
continuité de celle-ci.
Certains
émettent des doutes. Cependant, ces personnes ne prennent en compte que la
prise en charge par rikyobo nichigi
d’une partie ou de la totalité des feuilles d’or sous la forme de
documents, répondant à la volonté du Grand Patriarche de les transmettre à
son successeur. Mais, comme je l’ai déjà dit auparavant, la volonté du
Bouddha traverse en permanence les trois phases de la vie. De plus, un Grand
Patriarche a toujours la volonté de “transmettre” à son successeur, ce
dernier ayant la même volonté de “recevoir” la transmission. Ceci est,
en réalité, très important.
(6) ichiko shonin
écrit, au sujet du point précédent
“Est-ce l’usage et la forme dans la transmission des paroles d’or au
successeur qui fait autorité, ou bien est-ce la personne qui fait autorité?”
Que faut-il en penser?
Comme
j’en ai déjà parlé, nichiko shonin
avait sa manière de s’exprimer.
Cependant,
sa question constituait en fait une réplique, exprimant le fond de sa pensée
qui était : “Cette façon de procéder dans les formes existant, s’il y a
des exemples où c’est de la sorte que la transmission s’est opérée,
c’est très bien. Mais ce n’est pas pour cela que, si la transmission ne
s’est pas effectuée de cette manière, celle-ci s’est interrompue”.
Mais s’il s’était exprimé plus clairement en disant : “La transmission
s’effectue selon la volonté du Bouddha et ne dépend pas du respect ou du
non respect des formes”, les personnes concevant des doutes seraient moins
nombreuses.
Ensuite,
la question “est-ce la personne qui fait autorité” peut paraître
bizarre. Cependant, dans ce que la personne elle-même a reçu en héritage,
il y a quelque chose qui apparaît au fond de la vie de cette personne.
Dans
le petit véhicule, on trouve l’expression “forme inapparente”. La forme
inapparente représente une partie du contenu du Dharma en tant qu’objet de
la contemplation, faisant lui-même partie des six objets que sont les formes,
les sons, les odeurs, les saveurs, le toucher et le Dharma, contenus dans les
dix huit mondes[24],
ceux-ci faisant partie des soixante quinze Dharma cités dans le Kosa[25].
Dans la forme inapparente, nous trouvons les formes constituées de la terre,
de l’eau, du feu et de l’air qui, dès qu’elles ont reçu un bon ou un
mauvais acte manifeste, constitueront le contenu, bon, mauvais ou sans
connotation, de notre corps futur. Si l’on considère cela du point de vue
de la transmission sanguine dans l’enseignement véritable et le plus élevé
du grand véhicule, il est naturel de dire que recevoir la transmission est
l’effet résultant d’actes manifestes saints. En fait, dans la
transmission entre “nichiren-nikko”,
il y a la transmission de Bouddha à Bouddha, au sens véritable. Et si l’on
veut en dire d’avantage, nous trouvons là l’esprit profond de
l’induction entre l’initiateur et l’initié.
Il
est donc absolument impossible de sonder avec les yeux et la sagesse des
hommes ordinaires la transmission sanguine des saints respectifs, qui revêt
une importante signification, en émettant des doutes parce que le récipiandaire
était jeune, ou parce qu’il n’y a pas eu d’entrevue au dernier moment
ou parce que la forme n’y était pas.
En
mon temps également, il y eu des personnes qui dirent qu’il n’y a pas eu
de rituel de transmission sanguine. Je n’ai pas la moindre intention de
plaidoyer à ce sujet à présent. Je tiens simplement à vous dire que considérer
uniquement d’une manière sommaire la forme et dire “il y a eu çà, il
n’y a pas eu çà”, constitue un erreur du point de vue du courant du
Dharma dans notre école. Et également, bien qu’on fasse particulièrement
grand bruit, et d’une manière erronée, autour de la transmission sanguine,
celle-ci, ainsi que les orientations fondées sur la volonté du Bouddha, a été
transmises solennellement depuis nichiren
daishonin.
(7)
Le 17ème Grand Patriarche nissei shonin
en désaccord avec keidai-in se
retira du taisekiji. C’est
selon les intentions de cette dernière que fut désigné son successeur, nisshun
shonin. Est-il bon que le siège du Souverain du Dharma soit attribué
selon les intensions des bienfaiteurs?
Là
également, nous nous trouvons en face d’une question posée en tordant la vérité.
Il n’y a pas de raison pour que ce choix se soit effectué selon les
dispositions d’un bienfaiteur. Si on lit attentivement, cela se comprend. Le
supérieur du temple hoshoji, nichikan[26],
était un personnage d’une profonde connaissance de l’étude et qui, ayant
un lien avec keidai-in, lui dit
“Il n’y a personne d’autre que nisshun
shonin[27]
qui puisse assurer la succession”. Entendant cela, keidai-in
qui était une personne influente et spontanée, se rendit au Temple Principal
pour faire valoir cette opinion. Mais
ce n’est pas keidai in, une laïque,
qui désigna le Souverain du Dharma. D’autre part, bien qu’il y avait des
conditions particulières à cette époque, aussi bien nissei shonin que maître nichikan
pensaient que le responsable devait demeurer au taisekiji.
Aussi, la direction que prenait le choix du nouveau Souverain du Dharma
devenait évidente. Cette direction devint, par la suite, une réalité concrète.
Si on lit les textes à fond, cela est éminament clair.
(8)
Ce n’est qu’après avoir pris la direction du taisekiji
que le 19ème Grand Patriarche
nisshun shonin tissa le lien de maître à disciple avec nissei
shonin et ce n’est que quatre années plus tard qu’il reçut la
transmission. N’est-ce pas là un renversement dans l’ordre? D’autre
part, peut-on devenir Souverain du Dharma sans avoir reçu la transmission?
Les
conditions, de nos jours et à
l’époque, sont
différentes. Aussi, les manières de procéder le sont-elles également.
Par
exemple, si l’on
pense uniquement aux conditions économiques de l’époque, il était
préférable de se trouver au temple rengyoji
de koganei, plutôt qu’au taisekiji.
nichiko shonin explique cela d’une manière
extrêmement sommaire en disant : “C’est
parce que ashikaga takauji accordait
un traitement”. En fait, ce n’est pas simplement parce qu’il désirait
de l’argent que nissei shonin
confia la garde du taisekiji et
partit pour le rengyoji. Dans
l’optique de la continuité du
Dharma, c’est également
pour aider à l’administration financière du Temple principal, auquel il
faisait parvenir cet argent. De telles circonstances particulières existent
au cours de cette histoire longue de sept siècles.
Par
conséquent, c’est pour des raisons de propagation et de maintien des
finances de l’école que nissei
shonin était absent du taisekiji
à cette époque. Si l’on considère uniquement l’ordre des choses,
il est vrai que nisshun shonin reçut
la transmission après avoir été intronisé, ce qui est contraire à
l’usage reçu. Toutefois, la transmission fut quand même bel et bien
effectuée par nissei shonin à nisshun
shonin et il n’est pas normal de relever uniquement l’inversement
de l’ordre pour trouver à redire.
De
toute façon, je parle de cela, mais, en fait, il nous est impossible, à présent,
de connaître les conditions réelles de l’époque. Ce que j’aimerais
simplement dire, c’est que toutes les questions citées jusqu’à
maintenant sont fondées sur Voir et entendre l’Ecole Fuji de nissei
shonin, également appelé Traité sur l’Ecole, d’une part,
et l'Appendice au Traité sur l’école
de nichiryo shonin[28]
d’autre part. Dans son Traité sur l’Ecole, nissei
shonin écrit :
“Ensuite,
lorsque je regarde les Gosho, les Gohonzon et les écrits des disciples, j'y
vois beaucoup de différences selon les courants... Mon souhait est que ceux
qui retrouvent les Gosho, les Gohonzon et les écrits disparus, le notent et
essayent de les compléter. Tel est mon désir".
Quant
à nichiryo shonin, il écrit
dans l'Appendice au Traité sur l’école
:
"Je
crains que les mérites des saints précédents soient perdus. J'en éprouve
une telle tristesse que malgré mon manque de compréhension, j'essaierai de
dire ce que je vois, en attendant que les sages ultérieurs me corrigent".
Ils
relèvent que des erreurs ont été transmises et ils demandent aux générations
futures de les corriger. A plus forte raison, si l'on pense que l'original du
livre de nichiryo shonin a disparu et qu'on ne possède actuellement
qu'une retranscription effectuée un demi siècle plus tard, il est clair que
relever ces deux écrits pour les utiliser à des fins de critiques constitue,
en fait, un détournement de l'esprit originel de nissei
shonin et de nichiryo shonin.
(9)
Tout en travaillant à la reconstruction de la nichiren
shoshu, le 58ème
Grand Patriarche nitshu shonin dut démissionner suite à une décision de la
nichiren shoshu. Est-il posible
que la nichiren shoshu puisse, de
par sa volonté, faire démissionner le souverain du dharma,
récipiandaire unique de la transmission sanguine?
Là
encore, il faut considérer les conditions de l'époque. Par exemple,
admettons que votre opinion collective soit que je démissionne. Actuellement,
la soka gakkai fait grand bruit autour du témoignage fallacieux
de la dénomée hiroe clow. Vous
pouvez penser que, bien que tout ceci ne contienne aucune vérité, un tel phénomène
est apparu en raison de mon manque de qualités et que vous décidiez qu'il
vaut mieux que je me retire. J'y réfléchirais alors très sérieusement. Si,
pour la nichiren shoshu, ainsi
que pour le Dharma cela s'avérait nécessaire, il est possible que de ma
propre volonté je quitte le siège du lion. Mais, si je juge que cela
n'apporterait rien au Dharma, je ne démissionnerais en aucun cas.
C'est
ce qui est indiqué dans la phrase suivante :
"Bien qu'elle rencontre l'adhésion de la majorité,
si une décision va à l'encontre du Dharma du Bouddha, le prêtre
supérieur doit la mettre à bas"[29].
Par
contre il est dit également :
“Il
ne faut pas utiliser les doctrines personnelles s’opposant au Dharma du
Bouddha, même si elles sont proposées par le prêtre
supérieur du moment”.
Dans
les commentaires qu'il donnait de cette phrase, nittatsu
shonin estimait que le sujet en était "le Prêtre supérieur"[30],
de sorte qu'on peut la comprendre dans le sens où le Prêtre supérieur ne
doit pas utiliser des doctrines personnelles s'opposant au Dharma du Bouddha.
Pour ma part, je pense qu'on peut interpréter la phrase dans l'autre sens,
c'est-à-dire qu'il ne faut pas utiliser les doctrines personnelles,
soient-elles proposées par le Prêtre supérieur.
Une
telle chose est absolument impossible, mais si, par exemple, il me venait à
dire un jour "A partir de maintenant, récitons Namu
Amida Butsu"[31],
il ne faudrait absolument pas suivre cette proposition, bien que je pense que,
de vous-mêmes, vous ne l'utiliseriez pas et que vous tenteriez de m'expulser.
En
ce qui concerne nitshu shonin, je pense qu'il ne s'agissait pas du tout d'une
telle situation. Simplement, la majorité ayant émis diverses remarques,
c'est après avoir profondément réfléchi que nitshu
shonin pris la décision de se retirer, considérant que cela était
bon pour le Dharma. Par conséquent, à la question "peut-on faire démissionner
le souverain du Dharma?", je réponds clairement, non, cela est
impossible.
C'est
pourquoi, à l'époque, si nitshu shonin
avait décidé ne pas se retirer, il ne l'aurait pas fait. Toutefois, en ce
temps là, il y avait un contexte qui nous échappe à présent. Dans tous les
cas, au sujet de cette question, le Grand Patriarche s'est retiré de sa
propre décision, après mûre réflexion.
Il
en va de même pour la onzième question.
(11)
Pendant la période de pauvreté de l'après-guerre, le 63ème Grand Patriarche
nichiman shonin fit abattre les grands cyprès du Temple Principal,
afin de sauvegarder ce dernier. Endossant la responsabilité de cet acte, il
dut démissionner. Est-il
possible de faire ainsi démissionner le souverain du Dharma, récipiandaire
unique de la transmission sanguine?
On
ne l'a pas fait démissionner. Il est vrai que diverses opinions furent émises.
Mais, en dernier lieu, c'est nichiman
shonin[32]
qui prit sa décision. C'est pourquoi, "faire démissionner" est une
expression impropre.
Quoi
qu'il en soit, poser de telles questions est le fait de personnes lisant les
textes et faisant preuve d'une subjectivité erronée ou insuffisante. Même
en ce qui concerne la transmission sanguine elle même, si on la conçoit avec
la foi et la compréhension correctes, on s'aperçoit qu'il s'agit là d'une règle
bouddhique immuable et magnifique.
Je
reviens à présent à la dixième question.
(10)
Dans la confusion de l'élection du prêtre
principal, on demanda au ministère de l'éducation nationale de trancher sur
le résultat? Est-il normal de faire s'immiscer le pouvoir de l'état
dans l'élection du Souverain du Dharma?
Là
également, le terme "s'immiscer" est incorrect.
Quelqu'un ayant intenté un procès, on ne pouvait faire autrement que
s'en remettre à l'autorité de l'état.
Naturellement, je pense qu'il aurait été préférable de trouver des mesures
adéquates fondées sur l'indépendance de la congrégation religieuse. Mais
cela ne fut pas possible. En fin de compte, c'est le résultat, tel quel, de
l'élection du prêtre supérieur
qui fut prise en compte.
L'élection
du prêtre supérieur n'eut lieu qu'une fois, en cette occasion
unique. Il est indéniable que cette formule n'est pas coutumière de la
transmission sanguine. Toutefois, la situation sociale de l'époque, à
laquelle s'ajoutèrent d'autres circonstances, firent que la conception de
notre école était ainsi. Il
s'agit en fait de l'élection du prêtre
principal entre une personne nommée arimoto
koga et le 60ème Grand
Patriarche nichikai shonin[33].
Dans tous les cas, comme je l'ai dit tout à l'heure, même si elle prit une
telle forme, la détermination du Souverain du Dharma fut faite selon la
profonde volonté du Bouddha originel. Et c'est ainsi que nous devons le
considérer.
(12)
Pourquoi nissei shonin
et nichiin
shonin ont-ils laissé des descriptions signifiant l'interruption de la
transmission sanguine, donnant des argumentations de critiques aux autres écoles?
J'ai
déjà eu l'occasion de parler de cela. Il existe un commentaire de nichijun
shonin réfutant l'étude de hayakawa
ichizo, intitulée Recherches sur le départ de Nikko Shonin du mont
Minobu. Les écrits de l'époque nous enseignent qu'après l'extinction de
nichiren daishonin, nichimoku
shonin, accompagné de maître nichizon,
rendit visite à nikko shonin à minobu ; mais ce dernier étant absent, ils ne purent le
rencontrer. C'est lorsqu'ils revinrent à nouveau au mont minobu
que la rencontre put avoir lieu. Argumentant sur ce fait, hayakawa
prétend, qu'après l'extinction de nichiren
daishonin, nikko shonin ne
demeura pas à minobu.
Ce à quoi, nichijun
shonin répond qu'il n'en est rien. nikko
shonin résidait en permanence au mont minobu.
Et c'est parce qu'ils le savaient pertinament, que nichimoku
shonin et maître nichizon s'y
rendirent. Il ne peut en être autrement. C'est par hasard, qu'au moment de
leur visite, nikko shonin était
absent. C'est pourquoi ils repartirent et revinrent plus tard.
Il
est indiscutable que la transmission s'effectue et est bien gardée. C'est
parce qu'ils ne pensaient pas que quelqu'un émettrait des doutes sur une
telle vérité indubitable que les Grands Patriarches écrivirent leurs textes,
dans la limite de leur compréhension des conditions du treizième siècle,
obtenue au travers des documents de leur époque. Ils auraient pu, au
contraire, cacher habilement les vérités afin qu'elles ne représentent pas
de problème dans le futur. Mais la transmission sanguine est une chose véritablement
importante et réelle. C'est pourquoi, il n'a jamais été question de
dissimuler quoi que ce soit. Au contraire, ils ont écrit sans faire preuve de
subjectivité.
Aujourd'hui,
je vous ai parlé des "paroles d'or" en partant du Traité sur la
distinction entre l’illusion et l’observation de l’esprit de nichio
shonin. J'aimerais que vous ayiez la conviction que la transmission a
toujours été effectuée et gardée selon la profonde volonté du Bouddha
originel nichiren daishonin,
quelles que furent les circonstances.
A présent, j’aimerais vous parler de monsieur Makiguchi Tsunesaburo,
le premier président de la Soka Gakkai. A dire vrai, je n’ai eu que trois ou
quatre occasions de le cotoyer directement. L’une de ces rencontres a eu lieu
à Otakibashi, quartier de Tokyo, lors de la veillée funèbre d’un croyant à
qui il avait fait shakubuku. J’avais
alors dix huit ou dix neuf ans et travaillais comme novice au temple Jôzaiji.
Je m’étais rendu chez cette personne pour diriger l’office funèbre.
A cette époque, la cérémonie de la veillée funèbre se déroulait par
la lecture du chapitre des "Moyens", de la partie longue du chapitre
"Durée de la vie", deux lectures des vers "Jigage" et de la
récitation d’une centaine de Daimoku. Après quoi, il y avait une petite
pause pendant laquelle la famille du défunt offrait du sake et des sushi. Après
la pause, on refaisait une lecture du sutra. Ainsi, on faisait au moins deux
lectures du sutra. Maître Shina Nitchô, ici présent, se souvient avoir
effectué, à la même époque, jusqu’à trois séances.
Revenons à nos moutons. C’est pendant la pause, alors que les plats étaient
servis aux invités, que monsieur Makiguchi fit son apparition. En premier, il
vint me saluer. Puis, la maîtresse de maison lui offrit des sushi. Il avait les
mains tremblantes, au point qu’il laissa échapper un sushi dans la petite
assiète de sauce de soja. J’ai compris après que ce n’était pas par
maladresse, mais parce qu’il ne pensait qu’à faire shakubuku aux personnes présentes, la plupart étant des gens
offensant le Dharma, et ne prétait aucune attention à la nourriture.
Finalement, sans avoir rien mangé, il prit la parole et s’adressa aux
personnes présentes. Il dit : “J’ai à vous parler”. Il fit alors shakubuku, pendant à peu près un quart d’heure.
Cela se passait il y a bien des années et je ne me rappelle plus ce
qu’il a dit. Je présume qu’il a parlé de sa thèse Preuve actuelle du
grand bien dans la vie quotidienne et, bien sûr, de l’importance de pratiquer
l’enseignement de Nichiren Daishônin.
Quand il eut fini de parler, j’ai de nouveau dirigé la lecture du
sutra. Ensuite, monsieur Makiguchi et moi sommes partis à pied vers la station
de Higashi Nakano. Nous y avons pris le train ensemble jusqu’à la station de
Shinjuku où nous avons pris la ligne de Yamanoté. Nous nous sommes tenus ainsi
compagnie jusqu’à la station de Mejiro où habitait monsieur Makiguchi.
Pendant le trajet, qui était assez court, nous avons parlé de choses et
d’autres et il m’a encouragé. Des quelques rencontres que j’eus avec lui,
ce fut la dernière. Peu après, il fut arrêté par la police spéciale et
mourut en prison.
En tout cas, il pratiquait très sincèrement et faisait shakubuku
avec zèle. Néanmoins, je pense qu’il serait bon que vous connaissiez le
contenu de sa théorie des valeurs, afin, le cas échéant, de faire face à
Gakkai.
Je ne suis pas spécialiste en philosophie, mais je peux dire que,
normalement, la valeur philosophique se classe en “vérité”, “bien” et
“beauté”. A partir de la seconde moitié du dix neuvième siècle, la théorie
des valeurs commença à être reconsidérée sur la base de la philosophie
empirique. Monsieur Makiguchi en conçut sa théorie des valeurs fondée sur les
expériences. Avant lui, toutes les théories des valeurs, dans le cadre du réalisme,
consistaient en vérité, bien et bonté. C’est pourquoi, on peut citer
beaucoup de gens, à partir de l’ère meiji1, qui utilisaient cette notion
pour enseigner le bouddhisme.
Autrement dit, à cette époque, les valeurs étaient considérées, dans
la plupart des cas, comme étant vérité, bien et beauté. La particularité de
la philosophie de monsieur Makiguchi réside dans le fait qu’il les a remplacées
par “profit”, “bien” et “beauté”. Il considérait, en effet, que la
vérité ne constitue pas une valeur ; d’après lui, la valeur n’est pas
représentée par son contenu, c’est une réalité que nous pouvons expérimenter.
monsieur Makiguchi a donc exclu la vérité qu’il a remplacée par le profit.
Ceci demeure toujours sujet à discution, mais en tout cas, la première
particularité de la théorie des valeurs de monsieur Makiguchi est de révéler
le profit, le bien et la beauté comme valeurs. Fondé sur les expériences, il
met de côté la vérité, puisque, pour lui, elle n’est qu’une expression,
en tant qu’objet, de la réalité et dit que la valeur repose sur la relation
entre la vie d’un homme et ses émotions.
En outre, il situe le bénéfice à la base de toutes les valeurs et
considère que le profit représente le fondement pour expliquer le bien et la
beauté. Autrement dit, le bien constitue le profit social ou public et la beauté
représente la nourriture spirituelle indispensable au maintien de la vie.
Cependant, le bien ou la beauté ont toujours l’opportunité de devenir un
profit. Le profit est donc une existence qui traverse toutes les valeurs. Il en
résulte que le bénéfice est considéré comme central.
On peut donc dire que la deuxième particularité de sa théorie réside
dans le fait qu’il considère le profit comme le fondement de toutes les
valeurs. Il n’en conclut pas pour autant que le profit soit la valeur suprême.
Selon sa classification des valeurs, il place le bien en premier, le profit en
second, puis la beauté.
Il parle aussi d’anti-valeurs. Il cite le mal par rapport au bien, la
perte par rapport au profit et la laideur par rapport à la beauté. Pour démontrer
que la perte et le profit se placent au dessus de la laideur et de la beauté,
il prend l’exemple d’un manju2 pourri qui est bon en apparence mais nuisible
pour le corps.
Il dit encore que, même si quelque chose semble posséder une valeur -
c’est-à-dire si elle semble représenter un profit, mais qu’au niveau des
valeurs supérieures que sont le bien et le mal, elle relève du mal - il n’y
a pas de véritable valeur.
Par exemple, si l’on gagne de l’argent en commettant de mauvaises
actions, cela peut représenter un profit, mais ne peut constituer une véritable
valeur, puisque cela s’oppose au bien.
Cette philosophie de monsieur Makiguchi, dont le fondement repose sur le
profit, peut sans doute être critiquée comme utilitariste. Cependant, on peut
dire également qu’en plaçant le bien à un niveau supérieur au profit, elle
dépasse l’utilitarisme ainsi que la morale abstraite et formelle, pour
montrer la morale concrète.
Ensuite, considérant l’individu comme une existence sociale, il pense
que la personnalité d’un homme constitue une valeur en tant qu’être humain.
Cette personnalité témoigne des estimations déjà exisentes et exprime la
valeur que représente le résultat de ces estimations. Par conséquent, il
insiste sur le fait que la personnalité possède une valeur absolue par rapport
à toute autre valeur et que la valeur de la personnalité se sublime par la
force de créativité. Il en résulte qu’il faut créer la valeur en soi. Il
appliqua cela dans le domaine de la pédagogie.
D’autre part, Wilhelm Windelband avançait une autre valeur que la vérité,
le bien et la beauté ; il s’agit d’une valeur religieuse, le sacré. Mais,
monsieur Makiguchi la nie sans y prêter la moindre importance. Il pense en
effet, qu’au degré de la réflexion individuelle, parvenir au stade où
l’on se sent rassuré par le sacré ne constitue qu’une valeur morale ou bénéfique.
Il est donc inutile d’établir un concept sacré pour valoriser le fait de
sauver les êtres humains ou la société.
Finalement, selon lui, la valeur religieuse doit fusionner avec le profit
et le bien en tant que valeur bénéfique ou morale. Ceci constitue une autre
particularité de la théorie des valeurs de monsieur Makiguchi.
Toutefois, il posait des limites au profit, au bien et à la beauté,
considérant qu’ils ne constituent que des valeurs de ce monde. C’est-à-dire
que tout en plaçant au niveau le plus haut la valeur morale que constitue le
bien, il ne la considère que comme un critère mondain, ne dépassant pas le
cadre d’une règle sociale. Dans ce sens, le bien est relatif et n’est ni
suprême, ni absolu.
Il poursuit par l’idée que l’existence suprême et absolue relève
du domaine d’une véritable religion. Il propose de trouver une règle de
causalité qui commande la vie d’une âme impérissable à travers les trois
phases et d’établir un critère absolu du juste et de l’erroné et du bien
et du mal, afin de réaliser une vie de bonheur suprême. Il conclut avec
l’assertion que ceci est le désir reposant au tréfonds du cœur humain.
Par conséquent, il arriva, naturellement, jusqu’à la conclusion que
la religion la plus correcte n’est autre que l’enseignement de Nichiren
Daishônin. Il explique dans sa théorie des valeurs que l’existence ultime réside
dans le bouddhisme, qui dépasse les concepts de valeurs, mais aussi que le
bouddhisme et le dharma mondain ne s’opposent pas. Sa théorie se limite à
cela. La corrélation entre sa théorie des valeurs et le bouddhisme n’est pas
expliquée de façon ordonnée. Il explique beaucoup de choses dans le cadre de
la pédagogie, d’un point de vue pratique, sociologique ou pédagogique, mais
il ne les explique pas par rapport au bouddhisme.
Il doit y avoir encore des disciples de monsieur Makiguchi dans la Soka
Gakkai, qui ont tendance à essayer de comprendre le bouddhisme de Nichiren
Daishônin selon le point de vue de la théorie des valeurs de monsieur
Makiguchi. Ces personnes réfléchissent au bouddhisme de Nichiren Daishônin ou
l’expliquent en restant fondées sur les valeurs utilitaires de la théorie
des valeurs. Dans ce processus, je pense qu’ils finissent par avoir tendance
à “dégrader le respectable en y introduisant le vulgaire”.
Voici ce que je peux dire, d’une manière très succinte, des
particularités de la théorie des valeurs. En définitive, cette théorie des
valeurs a la possibilité en elle de tomber dans un raisonnement égocentrique
qui laisse entendre qu’il nous est permis d’agir à notre guise et pour
notre propre profit, car c’est le profit qui constitue le fondement de cette
théorie.
Il est certain que la théorie des valeurs de monsieur Makiguchi, en
finalité, vise le bouddhisme de Nichiren Daishônin. Et, en apparence, elle y
parvient. Cependant, elle est incomplète dans le sens où la relation entre
cette théorie et le Dharma merveilleux du Sutra du Lotus n’est pas clairement
établie. Dès lors, puisque le profit y constitue le fondement de toutes les
valeurs, la pensée selon laquelle on peut faire n’importe quoi du moment que
c’est pour le bouddhisme ou pour ceux qui le propagent avait la possibilité
de naître dans la Soka Gakkai, après Messieurs Makiguchi et Toda.
Concrètement parlant, cette théorie des valeurs a été remplacée par
une conception égoïste qui autorise toute injustice et tout opportunisme
visant son profit personnel.
Bien entendu, dans le Sutra du Lotus, on trouve un important concept qui
est “les œuvres et vertus et bienfaits inconcevables”. Toutefois, je pense
que ce concept doit être vécu par l’expérience de la personne au travers de
l’enseignement et de la pratique fondés sur le principe véritable du
bouddhisme. Par contre, essayer de comprendre les bienfaits enseignés par le
bouddhisme au moyen de la théorie des valeurs, ou tenter de développer ou de
protéger le bouddhisme en étant fondé sur l’égocentrisme, a fait naître
un énorme problème d’inversion des valeurs.
L’attitude perturbée de la Soka Gakkai, que l’on voit aujourd’hui,
diffamant à l’aide de pures inventions et allant jusqu’à fabriquer de faux
témoignages, provient de l’influence néfaste et déviée de la pensée fondée
sur le profit énoncé dans la théorie des valeurs.
Quand on revoit tout cela, je pense qu’il serait nécessaire de réfléchir
à la vérité, valeur niée par monsieur Makiguchi.
Il ne faut pas traiter des choses sur la base du profit, en oubliant que
la vérité devient immédiatement œuvre et vertu (profit), grâce à la “présence
mutuelle des dix mondes”, aux “cent mondes et mille Ainsi” et à la “Une
pensée trois mille” développée dans le Sutra du Lotus, c’est-à-dire l’éveil
inconcevable du Bouddha, signification véritable de la fusion parfaite de la
sagesse et de son objet.
Lorsqu’on réfléchit aux principes énoncés dans le Sutra du Lotus,
à la doctrine de Nichiren Daishônin, ou aux grands courants bouddhiques tel
que, par exemple, l’intégration parfaite des trois vérités de la vacuité,
du provisoire et du milieu, on constate qu’il n’y est question ni de profit,
ni de beauté, mais de la vérité. Le bien suprême réside dans le fait de
s’éveiller à cette vérité complète et de la pratiquer.
Par exemple, Shakyamuni explique le principe de vérité de la vacuité
partielle du petit véhicule. Si on compare ce principe avec celui de la vacuité
du grand véhicule ou à l’intégration parfaite des trois vérités du grand
véhicule véritable, la vérité en elle-même est une existence objective.
Cependant, elle renferme une valeur, grande ou petite, supérieure ou inférieure,
selon le pratiquant et, donc, possède un rapport direct avec ce dernier.
Peut-on affirmer, alors, que la vérité ne constitue pas une valeur? L’objet,
dans la fusion parfaite de la sagesse et de son objet, représente le principe
parfait auquel s’est éveillé le Bouddha, ou encore l’ainsité. Hors de
cela, on ne peut trouver le grand “profit” de devenir le Bouddha.
A propos de la philosophie ou de la théorie des valeurs, lorsque vous étudiez
le contenu de diverses doctrines, il faut les approfondir en rectifiant les
erreurs des anciens. Cela fait partie de votre travail. Dans tous les cas,
l’important est d'avoir un point de vue juste et ne pas confondre le
bouddhisme avec la philosophie.
Je vais à présent aborder le sujet de monsieur Toda, le deuxième président
de la Soka Gakkai. On dit qu'il a établi la "philosophie de la vie".
Daisaku Ikeda proclame que monsieur Toda a “atteint l'illumination dans sa
prison”. C'est-à-dire que, arrêté peu de temps après monsieur Makiguchi,
il avait, pendant sa détention, réfléchi et réfléchi encore sur la
signification du caractère “Hi”, qui marque la négation et qui apparaît
à trente quatre reprises dans le Sutra des sens infinis. La conclusion de sa réflexion
fut que ces négations représentent la vie elle-même. C’est ce qu’on
appelle “l'éveil en prison”.
En fait, je pense que, pour monsieur Toda lui-même, il n’ a jamais été
question d’illumination en prison. C’est plutôt Daisaku Ikeda qui en a parlé
à sa guise. En outre, si on y réfléchit bien, même si ces trente quatre négations
représentent la substance de la vie, elles apparaissent dans le Sutra des sens
infinis et, par conséquent, sont limitées.
Ce sutra explique :
“L’infinité des sens provient d’un Dharma unique”.
En aucune manière, il ne précise quelle est la nature de ce Dharma.
C’est en arrivant au Sutra du Lotus que, pour la première fois, ce Dharma
apparaît comme étant Myôhô Renge Kyô. C’est pourquoi, quel que soit le zèle
avec lequel on étudie le Sutra des sens infinis, même si l’on parvient à
s’illuminer et penser “c’est la vie elle-même”, cette compréhension
n’atteint même pas l’enseignement éphémère du Sutra du Lotus. Ce n’est
qu’une compréhension intermédiaire pour atteindre le Sutra du Lotus. Elle
est bien loin d’être l’éveil du début atemporel.
Dans le Gosho il est dit :
“Question : quelle est la substance de Myôhô Renge Kyô?
Réponse : les principaux et les supports des dix mondes constituent la
substance de Myôhô Renge Kyô.
Question : s’il en est ainsi, cela signifierait-il que tous les êtres
comme moi sont la substance de Myôhô Renge Kyô?
Réponse : bien sûr”.
C’est dans le Sutra du Lotus qu’il est clairement révélé que notre
vie est la substance du Dharma merveilleux. De sorte que, même si on a connu
une illumination par le sutra situé juste avant le Sutra du Lotus, il ne
s’agit que de l'éveil du Sutra aux sens infinis.
Toutefois monsieur Toda, en partant de cela, est parvenu au Sutra du
Lotus et a développé la doctrine de Nichiren Daishônin selon la théorie des
dix mondes et c’est très bien. D’autre part, dans ses cours sur les
chapitres des "Moyens" et "Durée de la vie", en particulier
dans ses commentaires sur ce dernier, il énonce directement que Nichiren Daishônin
est le Bouddha du début atemporel et cela relève d’une clairvoyante compréhension.
Bien entendu, monsieur Toda étant une personne qui étudiait beaucoup,
il avait certainement dû lire les Traité en cent six points et Traité sur la
merveille de la cause originelle et ses paroles proviennent de cela. De toute façon,
il était très éclairé sur la doctrine.
Nichikan Shônin disait :
“Il faut le savoir ; l’enseignement de Shakyamuni commence au début
atemporel et se termine à la fin des deux mille ans des périodes de la
rectitude du Dharma et de la semblance du Dharma”.
“Commence au début atemporel” représente la situation de Shakyamuni
si on le considère comme désignation d’une personne. Dans le traité intitulé
"Infirmation et confirmation que les Bouddha des trois phases jugent bon
d’effectuer au sein du corps des enseignements" Nichiren Daishônin écrit
:
“Lorsque l’Ainsi-venant Shakya était un homme ordinaire, au moment
du kalpa des cinq cent grains de poussière, il réalisa que son corps était la
terre, l’eau, le feu, le vent et l'espace et ouvrit immédiatement l’éveil”.
Ici, Nichiren Daishônin dit lui-même que celui qui a ouvert immédiatement
l’éveil au début de l’atemporel était Shakyamuni. Nichikan Shônin
respecte cette expression et dit que le nom du Bouddha du début de
l’atemporel est Shakyamuni.
Cependant, si on lit plus profondément les "Traité en cent six
points" et "Traité sur la merveille de la cause originelle", ou
si on se place du point de vue de la doctrine fondamentale qu’est l’identité
de l’homme ordinaire et du Bouddha dans l’ensemencement de la doctrine
originelle, en fait, ce que voulait dire Nichiren Daishônin réside dans la
différence de nom et l’unicité de corps ; c’est-à-dire que le Bouddha du
début atemporel est Nichiren. J’ai abordé ce sujet lors d’un sermon dans
le Mieido, il y a quelques années, et certains d’entre vous s’en
souviennent peut-être.
Pourtant, un problème demeure. Il s’agit des prédispositions. J’en
ai également parlé avec précision dans un cours aux professeurs, peu de temps
après mon intronisation.
Monsieur Toda disait que nous avons tous reçu l’ensemencement par
Nichiren Daishônin au début de l’atemporel, mais, n’ayant pas pratiqué sérieusement,
nous souffrons aujourd’hui dans les six voies. Et, afin de nous sauver,
Nichiren Daishônin apparut dans la période de la fin du Dharma. D’un autre côté,
Nichikan Shônin énonce que, parmi ceux qui avaient reçu l’ensemencement au
début de l’atemporel, les gens qui s’étaient dirigés vers la maturation
et la récolte rencontrèrent Shakyamuni après être passé par le kalpa des
cinq cent grains de poussière, puis, firent apparaître l’ensemencement du début
atemporel.
C’est pourquoi, il y a peu de temps encore, jusqu’au début de la période
de la fin du Dharma, on pouvait devenir Bouddha en faisant apparaître
l’ensemencement tel qu’il avait été reçu au début de l’atemporel, dans
le cadre du bouddhisme de Shakyamuni. Par contre, nous les êtres de la fin du
Dharma, devons recevoir le même ensemencement qu’au début atemporel. C’est
là qu’apparaît un problème d’ordre logique.
En fait, c’est parce qu’on y réfléchit du point de vue des prédispositions
qu’on finit par arriver à cette conclusion. Au sujet des prédispositions, le
Sutra des sens infinis indique :
“Comme leur nature et leurs désirs ne sont pas égaux, j’ai enseigné
le Dharma de diverses manières. C’est avec la force des moyens que j’ai
enseigné le Dharma de diverses manières”.
Les prédispositions sont innombrables ; de sorte que, si l’on traite
des prédispositions, il faut parler d’une infinité de dharma. C’est
pourquoi, il faut y réfléchir en étant fondé sur le Dharma.
J’étudie la doctrine transmise et les doctrines enseignées dans le
"Traité en cent six points" et le "Traité sur la merveille de
la cause originelle" ; j’en conclus que le Bouddha de l’ensemencement
apparaît en réponse aux prédispositions à recevoir l’ensemencement, à
chaque époque, puisque le Bouddha originel de l’ensemencement détient le
bienfait permanent à travers les trois phases. Si l’on réfléchit de la
sorte, il n’y a pas de problème.
Nichikan Shônin montre l’apparition de la substance du Dharma de
l’ensemencement à l’époque de déclin, en divisant le temps écoulé
depuis le début atemporel jusqu’à la fin des deux millénaires qu’ont duré
les périodes de la rectitude du Dharma et de la semblance du Dharma en trois
parties que sont l’ensemencement, la maturation et la récolte. Ceci touche un
domaine extrêmement profond et qui s’écarte du sujet de notre propos ; aussi,
n’en dirais-je pas davantage aujourd’hui.
En tout cas, la Soka Gakkai a été recréée en 1946 et s’est constituée
en association religieuse en 1952. La création de cette association religieuse
provoqua diverses opinions, même à l’intérieur de la Nichiren Shôshû.
A dire vrai, j’étais personnellement contre. A cette époque là,
Horigome Nichijun Shônin était le supérieur du temple Jôsenji et moi, celui
du Hongyôji qui se trouvait juste en face. Une fois, je lui ai dit ouvertement
que j’étais opposé à l’autorisation de créer une association religieuse
indépendante.
Il m’a répondu : “De toute façon, ils pensent sincèrement à faire
progresser Kôsen Rufu ; ne devons-nous pas les laisser faire?”. Il pensait
cela, parce qu’avant la guerre, monsieur Makiguchi avait obtenu des résultats
tangibles dans la progression de Kôsen Rufu et parce qu’il appréciait les
capacités à diriger et à enseigner que possédait son disciple, monsieur Toda,
Et surtout, il était confiant dans le fait que monsieur Toda avait la Une pensée
de la foi correcte.
Il en avait parlé également à Nittatsu Shônin, lorsque celui-ci s’était
rendu du Jôzaiji au Jôsenji, et également à l’actuel directeur de la
Nichiren Shôshû, Kanmyô-in. Il leur avait dit : “Laissons les faire auur
guise. Il y aura peut-être des problèmes, mais à ce moment là, il suffira de
prendre clairement les mesures nécessaires”.
Nichijun Shônin avait confiance dans la foi de monsieur Toda et c’est
pourquoi il préconisa au Grand Patriarche de l’époque, Nisshô Shônin,
d’autoriser la création de l’association.
En ce qui concerne les inconvénients et les avantages de la création
d’une personne religieuse indépendante, il est vrai que, dans un sens, il y
avait un certains nombre d’avantages. Toutefois, par le fait d’être devenue
une personne juridique religieuse indépendante, elle en conçu un sentiment
personnel d’indépendance. C’est, en quelque sorte, ce qu’en bouddhisme on
définit par la “conscience du moi”. C’est-à-dire la “vue du soi”,
qui les incite à placer la Soka Gakkai au centre de tout. Je pense que cela était
inévitable et fait partie des défauts principaux de l’indépendance de la
Soka Gakkai.
Lorsqu’il y a conscience du “moi”, naturellement, apparaît la
conscience du “mien”, c’est-à-dire “ce qui m’appartient”. En
l’occurence, à partir du moment où la Soka Gakkai a existé, notamment
lorsqu’elle s’est constituée en personne juridique religieuse indépendante,
elle a considéré que les membres qui en font partie lui appartiennent et que
la Nichiren Shôshû n’a rien à voir la dedans.
Un autre problème existe. Il s’agit de l’apparition des responsables
professionnels. Monsieur Toda en fut le premier. Il s’agit de faire travailler
les gens pour Kôsen Rufu en leur attribuant un salaire. Avec le temps, cela a
pris la forme que l’on connaît aujourd’hui, avec les employés de centres.
J’ai entendu dire que cela a entrainé des situations de dépendance pour ces
salariés et que ce phénomène a pris un aspect de décomposition. Je pense que
certaines affaires sont parvenues à votre connaissance.
Personnellement, je pense que monsieur Toda concevait vivement des
craintes que, dans le futur, la Soka Gakkai emprunte un chemin erroné.
La manifestation de ses craintes, vous en avez sans doute tous eu
connaissance. Elles apparaissaient, par exemple, dans ses paroles telles que :
“La Soka Gakkai n’est que le conducteur”. Cela signifiait que le rôle de
la Soka Gakkai était de faire shakubuku aux offenseurs du Dharma et de les
amener devant le Gohonzon du Kaidan. Cela est comparable à un chauffeur
d’autobus. Son rôle est d’emmener les passagers dans une direction correcte
et arrêtée. Telle était son idée. Il le disait clairement.
Or, si le chauffeur considère que son but est de faire monter les gens
dans son bus, oubliant que son rôle est de les amener à destination et les emmène
là où il veut, que se passe-t-il? Aujourd’hui, la Soka Gakkai est devenue de
la sorte, à cause de la vue du moi de Daisaku Ikeda.
Monsieur Toda préssentait que la forme d’organisation qu’il préconisait
présentait des dangers qu’il tentait de conjurer par ses paroles. Il désirait
que la Soka Gakkai continue d’être un groupe de croyants à la foi correcte
qui protège la Nichiren Shôshû.
Les fameuses paroles qu’il prononça à Okayama en constituent un
exemple. Parmi vous, se trouvent le supérieur du temple Myôrenji, ou les
personnes s’occupant des secteurs de propagation de l’époque, qui
entendirent directement ces paroles. Quelques croyants étaient là également.
Monsieur Toda dit clairement : “Je pense que la Soka Gakkai va se développer
d’une manière considérable. Néanmoins, si elle exerce une pression sur la
Nichiren Shôshû ou s’ingère dans les affaires intérieures à la Nichiren
Shôshû, il faut ordonner sa dissolution immédiate”.
D’autre part, dans les mémoires de Daitô-in, c’est-à-dire le vénérable
Kakinuma Kôchô, qui fut supérieur du temple Myôkôji, sont relatées les
paroles que prononça monsieur Toda après le débat d’otaru3 : “La Soka
Gakkai peut être détruite à tout moment, peu importe. Seule, la Nichiren Shôshû
ne doit absolument pas être détruite”.
Il prononça de telles paroles à plusieurs reprises et en diverses
occasions. Cela prouve, je pense, qu’au moment même d’établir la personne
juridique de la Soka Gakkai, il concevait de très grandes craintes quant aux
possibilités de corruption future de son organisation. C’est pourquoi, il
prononça en de nombreuses occasions ces paroles.
Dans le "Traité sur la sélection du temps" il est dit :
“Des hommes construisent des routes sur lesquelles d’autres se
perdent. Est-ce la faute de ceux qui ont bâti ces routes?”
Nichiren Daishônin nous indique par cette phrase que, même si des gens
s’égarent sur la voie, ce n’est pas la responsabilité de celui qui a établi
cette voie. En réfléchissant de la sorte, on peut affirmer que monsieur Toda
n’a nullement construit la Soka Gakkai pour qu’elle se perde. Au contraire,
son but était de protéger correctement la Nichiren Shôshû jusqu’au bout et
de pouvoir pratiquer correctement. La faute incombe donc à ceux qui se sont égarés,
en proie auur vue du soi et à celui qui leur a donné des directives pour les
faire s’égarer.
Ensuite, j’aimerais parler des hérésies doctrinales de Daisaku Ikeda.
Je pense que vous avez déjà tous entendu ses hérésies au sujet des
trois grands Dharma ésotériques. Selon vous, où croyez-vous que se situe
l’erreur fondamentale de Daisaku Ikeda, commune au trois grands Dharma ésotériques?
Je pense qu’il commet une erreur commune au Gohonzon de la doctrine
originelle, au Daimoku de la doctrine originelle et au Kaidan de la doctrine
originelle. C’est-à-dire qu’il donne l’impression de respecter Nichiren
Daishônin en parlant d’un “lien direct avec Daishônin”. Cependant, si
l’on se réfère à sa manière d’expliquer ou à ses actes, on constate
qu’il méprise le cœur de Nichiren Daishônin, le Bouddha originel.
Par exemple, dans ses explications du Gohonzon, il déclare : “Myôhô
Renge Kyô est la loi qui existe réellement dans l’univers”. De nombreuses
personnes ont critiqué cette conception. Si on utilise cette expression, il
faut préciser, comme l’a fait Nichijun Shônin, que c’est le Dharma
merveilleux inhérent au cœur de Nichiren Daishônin qui existe partout dans
l’univers. Autrement dit, si l’on prend uniquement le Dharma qui existe
partout dans l’univers et que l’on dise que l’on s’harmonise à son
rythme, il est clair que l’on traite alors uniquement de “l’objet” de la
contemplation (Kyô), sans tenir compte de la “sagesse” (Chi) qui observe.
C’est-à-dire que l’on ne tient nul compte de la sagesse du Bouddha et
qu’on néglige le Dharma merveilleux inhérent à la Une pensée de Nichiren
Daishônin, qui est le Gohonzon de la Une pensée trois mille.
Nichiren Daishônin écrivait :
“Je l’ai inscrit en teintant l’encre sumi de mon esprit”.
Ainsi, les explications de Daisaku Ikeda ne tiennent pas compte de
Nichiren Daishônin et rabaissent le Gohonzon ; il détruit le Dharma.
On peut dire que le fruit de cette hérésie est la contrefaçon des
Gohonzon en bois. Ce problème, en réalité, est extrêmement grave. Nittatsu
Shônin, considérant divers facteurs, tel le fait que Daisaku Ikeda est un
dirigeant de grande influence, a tiré la conclusion définitive en disant
qu’il ne fallait plus jamais en parler. Cependant, au jour d’aujourd’hui,
j’affirme que la contrefaçon des Gohonzon faite par Daisaku Ikeda a eu pour
cause sa vision erronée du Gohonzon, qui ne tient aucun compte de la sagesse du
Bouddha originel Nichiren Daishônin.
Il en va de même pour le Daimoku. Si la conception du Gohonzon est erronée,
celle du Daimoku l’est inévitablement, puisque c’est ce dernier qui donne
accès au Gohonzon. Dès lors, il est inéluctable de tomber dans des hérésies
telles que “Daimoku est la loi de l’univers”, lorsqu’on mésinterprète
le Gosho, tel ce passage de "Abutsubô Gosho" :
“Ce sont les cinq éléments que sont la terre, l’eau, le feu,
l’air et l’espace. Ces cinq éléments représentent les cinq caractères du
Daimoku”.
Et pourtant, le Daimoku représente le Daimoku de la doctrine originelle,
qui est le cœur de Nichiren Daishônin. On parle des quatre pouvoirs du Dharma
merveilleux, qui sont le pouvoir du Bouddha, le pouvoir du Dharma, le pouvoir de
la foi et le pouvoir de la pratique. Mais il ne peut y avoir de Daimoku de la
doctrine originelle en dehors du pouvoir du Bouddha et du pouvoir du Dharma.
Autrement dit, le Daimoku du pouvoir de la foi et du pouvoir de la pratique est
le Daimoku qu’on récite en vénérant la substance de l’unicité de la
personne et du Dharma, ainsi que les œuvres et vertus du pouvoir du Bouddha et
du pouvoir du Dharma inhérents au cœur de Nichiren Daishônin.
Là également, puisqu’il n’y a pas de foi capable de vénérer le cœur
du Bouddha originel Nichiren Daishônin, la conception du Daimoku s’en trouve
erronée.
A la réflexion, on comprend que le dépôt, par la Soka Gakkai, de
“Nam Myôhô Renge Kyô” en tant que marque commerciale4 montre l’aspect
que revêt le dédain du Daimoku. Je ne sais pas ce qu’est devenu ce dépôt,
puisque des sectes hérétiques ne récitant Daimoku qu’avec la bouche ont
porté plainte, mais en tout cas, cette histoire a rabaissé le Dharma.
Le troisième point, l’erreur sur le Kaidan, est pire encore. J’en ai
parlé, jusqu’à présent, sous divers angles. Le Kaidan constitue l’ultime
volonté du Bouddha originel Nichiren Daishônin. Celui-ci a parlé de la
doctrine du Daimoku, depuis la création de l’Ecole. Quant au Gohonzon,
c’est après l’exil à Sado qu’il fut révélé. Seul le Kaidan ne fait
l’objet que de très rares évocations. Hormis le post scriptum du traité
intitulé "Les difficultés rencontrées par le pratiquant du Sutra du
Lotus", écrit à sado, le nom du Kaidan, n’est évoqué pour la première
fois que dans le "Traité sur l’adoption de l’essentiel du Lotus",
après la retraite du Daishônin à Minobu. Dans le "Traité sur la
reconnaisance", il n’est citée que de nom. Néanmoins, il n’y a que
dans le "Traité sur les trois grands Dharma ésotériques" et le
"Traité sur le Dharma propagé au cours de ma vie" que Nichiren Daishônin
explique clairement le sens fondamental du Kaidan.
Je ne pense quand même pas que, parmi vous, il y en a qui supposent que
ce n’est pas une chose importante parce que le Daishônin en parle très peu.
Ce n’est pas la quantité qui détermine l’importance d’une doctrine. Si
l’on considère la quantité, les Sutra Agama sont bien plus nombreux que le
Sutra du Lotus. Le nombre des volumes des Sutra de la Sagesse est énorme,
comparé aux huit volumes du Sutra du Lotus. D’autant plus que, parmi ces huit
volumes, l’essentiel n’est contenu que dans un chapitre et deux moitiés.
Aussi, la valeur de l’enseignement ne réside pas dans la quantité.
Les orientations sur la doctrine du Kaidan représentent la volonté-même
de Nichiren Daishônin dans son désir de sauver les êtres de la période de déclin.
Autrement dit, il n’en parle pas simplement pour la forme, mais pour indiquer
ses ultimes volontés en tant que Bouddha originel dont le cœur traverse les
trois phases.
Or Daisaku Ikeda, ce grand orgueilleux doté des vues erronées du soi, a
divisé le Kaidan en forme et esprit. J’en ai souvent parlé. Son discours de
1964 au gymnase de Taitô est la preuve qu’il fait totalement abstraction de
l’esprit de Nichiren Daishônin en disant : “L’établissement du Kaidan
n’est qu’une formalité. Le but final est que tous le monde, sans exception,
devienne heureux. L’établissement du Kaidan ne représente qu’un monument
commémoratif de ce résultat. Par conséquent, ce n’est qu’un problème
secondaire parmi les problèmes secondaires ; une formalité parmi
d’autres”.
Quand nous étudions le "Traité sur les trois grands Dharma esotériques"
et le "Traité sur le Dharma propagé au cours de ma vie", nous devons
les lire selon le cœur de Nichiren Daishônin. Là se trouve la raison d’être
des disciples. Là se trouve le cœur de Nikkô Shônin, récipiendaire de la
transmission sanguine.
Rejeter l’esprit de Nichiren Daishônin en disant que l’établissement
du Kaidan n’est qu’une formalité, afin de faire croire que c’est lui-même
qui a réalisé Kôsen Rufu, n’est que la représentation de l’esprit
perturbé de Daisaku Ikeda.
C’est ainsi que la Soka Gakkai, ayant atteint le nombre sans précédent
de huit millions de membres - entre parenthèses, il paraît que ce n’est pas
vrai - il voulait se vanter, avec ce chiffre, d’avoir accompli la dernière
volonté de Nichiren Daishônin.
C’est pourquoi, il n’a de cesse de dire, surtout ces temps-ci :
“C’est moi qui l’ai fait”, “C’est moi qui ai tout fait”. En réalité,
comme l’accomplissement du véritable Kôsen Rufu, volonté de Nichiren Daishônin,
est quelque chose d’extraordinairement difficile, il fait cette mascarade afin
de s’approprier à sa guise la volonté de Nichiren Daishônin. C’est ce
qu’on appelle “détruire le respectable en y introduisant le vulgaire”.
En réfléchissant à la doctrine du Kaidan, fondée sur les orientations
mêmes de Nichiren Daishônin, telles qu’elles sont données dans le
"Traité sur les trois grands Dharma ésotériques" ou le "Traité
sur le Dharma propagé au cours de ma vie", il faut obligatoirement
comprendre cette doctrine selon les trois degrés de la phrase, du sens et de
l’esprit. C’est-à-dire que l’esprit ne peut jamais être un autre que
celui de Nichiren Daishônin. Or, la volonté perverse de Daisaku Ikeda lui fait
dire à tout prix que c’est lui qui l’a réalisé, que c’est lui qui a
tout fait.
Cette volonté perverse est fondamentalement différente de notre grande
conviction de réaliser absolument, un jour, la dernière volonté de Nichiren
Daishônin et d’établir le Kaidan de la doctrine originelle. Aujourd’hui,
c’est cette grande conviction que nous devons avoir. Sans elle, nous ne
pouvons nous targuer de posséder la qualité de disciple de Nichiren Daishônin.
Par ailleurs, à cette époque là, il disait souvent “édification par
le peuple”. Mais cela ne tient pas debout, puisque, comme je l’ai dit tout
à l’heure, le nombre des croyants n’atteint pas le dixième de la
population japonaise. Il a expliqué, à son avantage, la raison d’être du Kômeitô
et autres organes de la Soka Gakkai. Toutefois, si on réfléchit à la définition
de Kôsen Rufu telle que l’a donnée Nittatsu Shônin, on ne peut pas parler
de sa réalisation avant que le nombre des fidèles purs et solides n’atteigne
un tiers de la population.
Dans ce sens, la situation de la Soka Gakkai à l’époque, tout comme
aujourd’hui d’ailleurs, ne lui permet pas de parler de réalisation de la
volonté de Nichiren Daishônin. C’est pourquoi Daisaku Ikeda, afin de faire
croire à tout prix qu’il avait accompli cette volonté, parlait d’édification
populaire avec tant de zèle.
Par contre, c’était l’organisation Myôshin kô, dirigée par Akie
Asai, qui parlait d’édification nationale. Il continue d’en parler en évoquant
le “Kaidan national lors du Kôsen Rufu sous le ciel”. Cependant,
lorsqu’on dit “national”, cela signifie que c’est l’Etat qui doit
construire le Kaidan. Dans un pays, il a une constitution et des lois. Or, l’édification
du Kaidan par l’Etat est constitutionnellement interdite. C’est totalement
impossible.
En plus de cela, j’ai le sentiment que si c’est l’Etat qui établissait
le Kaidan, cela dévierait de l’esprit de Nichiren Daishônin.
Je vous propose donc la chose suivante. Je ne suis certainement pas supérieur
à quiconque et je ne dis pas cela comme un ordre. Cette édification du Kaidan
n’a d’autre signification que celle indiquée dans le "Traité sur les
trois grands Dharma ésotériques" et le "Traité sur le Dharma propagé
au cours de ma vie", c’est-à-dire le Kaidan en tant que dernière volonté
de Nichiren Daishônin. On n’a pas besoin d’y rajouter quoi que ce soit. Néanmoins,
si on tient réellement à dire quelque chose à ce sujet, peut-être serait-ce
une bonne idée de dire “édification par le souverain”.
Cette conception contient la notion de personnalité et non pas d’Etat.
Ce n’est donc pas un organe de l’Etat qui édifierait le Kaidan, mais
quelqu’un qui recevrait correctement la sagesse de Nichiren Daishônin. Peu
importe qu’on emploie le singulier ou le pluriel, du moment que cette ou ces
personnes l’édifient en restant fondées sur une foi respectable.
De plus, le terme de souverain peut s’appliquer sous n’importe quel régime
politique, de n’importe quelle époque. Par exemple, aujourd’hui, la
souveraineté appartient au peuple. Le peuple constitue le souverain. Par conséquent,
dans l’aspect du développement de Kôsen Rufu dans l’avenir, si le nombre
de croyants purs devenait suffisant pour éventuellement réviser la
constitution, l’édification du Kaidan par le peuple, qui est le souverain,
serait possible.
En outre, quand on lit les phrases du "Traité sur le Dharma propagé
au cours de ma vie", le mot “souverain” est clairement désigné comme
suit :
“Nichiren transmet tout l’enseignement propagé à Byakuren Ajari
Nikkô. Il devra être le grand guide de la propagation de la doctrine
originelle. Lorsque le souverain établira ce Dharma, il faudra édifier le
Kaidan de la doctrine originelle au mont Fuji”.
D’après cette description, on peut dire que celui qui doit construire
le Kaidan est le souverain et aussi Nikkô Shônin qui a reçu les dernières
volontés.
Le rôle de Nikkô Shônin, le rôle des moines, réside dans la
protection du Dharma et la transmission. Ceux-ci ne disposent pas de ressources
financières propres. Donc, dans la phrase : “Lorsque le souverain établira
ce Dharma, il faudra édifier le Kaidan de la doctrine originelle au mont
Fuji”, il est suggéré que le Kaidan devra être édifié en harmonie entre
les moines et le souverain devenu pur croyant et protecteur.
C’est la raison pour laquelle je pense que l’expression “édification
par le souverain” convient bien au sens du "Traité sur le Dharma propagé
au cours de ma vie".
Mais je ne dis pas, qu’à partir de maintenant, la Nichiren Shôshû
utilisera cette expression. Dans son sermon à l’occasion de la cérémonie
d’aération des trésors de 1970, Nittatsu Shônin a dit au Mieido :
“Si, dans l’avenir impur des derniers jours du Dharma, on peut réaliser
la fusion parfaite du souverain et du Bouddha, comme cela s’est fait dans le
passé entre le roi Utoku et le moine Kakutoku, le Kaidan devra être établie
en recherchant le meilleur endroit, semblable à la terre pure de la montagne
sacrée, sur édit de l’Etat. Ceci est la parole d’or de Nichiren Daishônin.
J’y crois donc comme le grand idéal à réaliser dans le futur”.
Nous devons avancer correctement vers l’accomplissement de l’édification
du Kaidan, désignée dans le "Traité sur les trois grands Dharma ésotériques"
et le "Traité sur le Dharma propagé au cours de ma vie", puisque
c’est une grande œuvre visant à sauver tous les êtres, qui nous a été
confiée par Nichiren Daishônin.
Grâce aux efforts de Nittatsu Shônin et d’autres, on a réussi à
faire admettre que le Shôhondô n’est pas directement le Kaidan désigné
dans les "Traités sur les trois grands Dharma ésotériques" et le
"Traité sur le Dharma propagé au cours de ma vie". Cependant,
Daisaku Ikeda voulait que le Shôhondô soit l’accomplissement de la volonté
de Nichiren Daishônin.
C’est pourquoi il a dit que “le Shôhondô est le Kaidan de la
doctrine originelle du Sutra du Lotus”, lors de la grande cérémonie de début
des travaux en 1968, afin de donner l’impression qu’il s’agissait du
Kaidan répondant au vœu de Nichiren Daishônin.
D’après le journal personnel d’un témoin, il aurait fait
transmettre un mensonge dans les autocars qui quittaient le Taisekiji, le 12
octobre 1972, le jour de l’inauguration du Shôhondô, disant :
“Aujourd’hui, la dernière volonté de Nichiren Daishônin, émise il y a
sept cent, ans a été accomplie”. Ainsi, on constate combien Daisaku Ikeda
s’est très profondément attaché à l’accomplissement de la volonté de
Nichiren Daishônin.
Une fois que son ambition démesurée fut muselée par Nittatsu Shônin,
je pense qu’il a dû garder une grande rancune en lui. Le problème de la
“ligne de 1977”, ou du “deuxième chapitre de Kôsen Rufu” en sont
issus.
Il dit souvent, paraît-il : “Malgré une tradition de sept cent ans,
la véritable volonté de Nichiren Daishônin réside dans le peuple ; dans
chaque être humain”. Mais de toute façon, c’est le Bouddha qui guide le
peuple et les êtres. En fait, il méprise le cœur du Bouddha. C’est là que
réside la cause fondamentale de ses graves erreurs.
Daisaku Ikeda critique la Nichiren Shôshû en disant qu’elle
“n’agit pas”, qu’elle “ne se donne pas”. Il dit encore que la
Nichiren Shôshû ne correspond pas au “but de la venue en ce monde”. Il
veut dire qu’il n’y a que lui qui agisse pour réaliser le but de la venue
en ce monde du Bouddha. Il veut tout simplement dire que c’est lui qui a tout
fait et rien d’autre.
Demain, le vénérable Kondo Kôdô fera un exposé intitulé “La
religion humaniste du point de vue de la doctrine de la Nichiren Shôshû”. En
résumé, il vous dira que Daisaku Ikeda vente les résultats de la propagation
à l’étranger, que n’a pas effectuée monsieur Toda, s’enfonçant ainsi
dans de folles illusions sur Kôsen Rufu. De là est née la façon de penser du
“deuxième chapitre de Kôsen Rufu”.
La propagation dont il est question dans le Sutra du Lotus procède
d’un ordre selon l’époque, le lieu et le pays. Bien sûr, il est possible
d’appliquer, à un certain degré, la forme de propagation qui consiste à
faire recevoir progressivement (shôjû), en tenant compte des mœurs et des
traditions du pays, selon le principe du “précepte adapté au lieu”.
Cependant, le Japon doit être le point de départ et le centre de la
propagation dans le monde entier, puisque le Japon est le “pays de la
merveille fondamentale”.
Daisaku Ikeda a une conception contraire. A l’époque où j’étais
directeur du département d’étude, il a dit, lors d’une conférence de
liaison : “Nous sommes au deuxième chapitre de Kôsen Rufu. Nous devons aller
à l’étranger et faire un débarquement en sens contraire”. Ceci est
l’origine du mouvement culturel, du mouvement pacifiste qui flatte les grands
de ce monde et, également, de la confusion entre le bouddhisme et les voies extérieures
que l’on peut voir à présent dans la Soka Gakkai. Cela nous enseigne que
nous devons distinguer l’ordre des choses et prendre garde de ne pas commettre
d’inversion.
C’est pourquoi, la teneur de Kôsen Rufu au Japon, et pour dire plus,
les conceptions des membres de la Soka Gakkai, sont devenues une pagaille
totale. C’est la raison pour laquelle, nombreux sont ceux qui ne comprennent
pas du tout que nous essayons de les guider sur la voie correcte. Ils sont détraqués
à la base.
C’est pourquoi j’affirme que la Soka Gakkai n’est plus
l’organisation qui propage le Dharma correct.
Une autre conception qui constitue une offence au Dharma est “le lien
direct avec le Gohonzon”. Je suppose que vous en avez entendu parler. De quel
Gohonzon peut-il s’agir? S’il s’agit de celui de Nichiren Daishônin, ce
ne peut être que le Gohonzon ultime, celui du Kaidan inscrit le douze octobre
de la deuxième année de Koan. En dehors de celui-là, il ne peut y en avoir
d’autre.
Or, dès que ce problème est apparu, il est devenu impossible aux
croyants purs recherchant à rencontrer le Dai Gohonzon de le faire. C’est
pourquoi, nous avons repris la méthode traditionnelle des pèlerinages par
l’intermédiaire des temples locaux, et ce, depuis juillet 1991.
Même après ce changement, le chemin de la rencontre avec le Dai
Gohonzon au Taisekiji, était toujours ouvert pour tous les membres de la Soka
Gakkai, à commencer par Daisaku Ikeda. Il en est toujours de même
aujourd’hui, excepté pour Daisaku Ikeda, puisqu’il a été personnellement
expulsé. La Soka Gakkai fait courir de faux bruits du genre “Le Taisekiji est
devenu la tanière de chiens sauvages”, “L’herbe envahit le Temple
principal”, “Il faut payer 30 000 yen (1500 FF) pour rencontrer le Dai
Gohonzon” - ils enchérissent parfois à 50 000 yen. De plus, lorsque des
membres tentent de venir en pèlerinage malgré tout, ils se retrouvent mis sur
la sellette par la Soka Gakkai qui cherche ainsi à les en empêcher. Ainsi,
elle parle de lien direct avec le Gohonzon, mais ses actes prouvent qu’il ne
s’agit pas du lien direct avec le Gohonzon du Kaidan. Il y a là une grande
contradiction.
Les Gohonzon des membres de la Soka Gakkai sont des Gohonzon inscrits par
les Grands Patriarches successifs ou par moi-même. La Soka Gakkai nie les
Souverains du Dharma en disant “Nissei Shônin était un offenseur du Dharma.
A partir de ce Grand Patriarche, la transmission est douteuse ; elle a été
interrompue”. Et vis-à-vis de moi, elle repousse les limites de la
diffamation et de la calomnie en utilisant le mensonge, l’invention et la
substitution sur le ton des journaux à scandales.
Ils veulent être directement liés au Gohonzon. Mais enfin, du Gohonzon
de qui s’agit-il? Il n’y a que des contradictions entre ce qu’ils font et
ce qu’ils disent.
Comme cela est indiqué dans Les sept points de transmission du Gohonzon,
la signification profonde du Gohonzon est transmise dans le corps unique des
trois Trésors de l’ensemencement. Il est absolument impossible d’être relié
directement au Gohonzon en niant et en médisant des trois Trésors. Autrement
dit, s’ils parlent d’être reliés directement au Gohonzon en niant les
trois Trésors et la transmission sanguine directe de la Nichiren Shôshû, ils
sont semblables aux autres écoles Nichiren et aux nouvelles sectes qui sont si
nombreuses à dire la même chose. Par conséquent, dire être relié
directement au Gohonzon représente une totale contradiction et une conception
totalement hérétique. C’est l’aspect d’une grande confusion de
l’esprit.
Ils se disent également “liés directement au Gosho”. Mais en fait,
leur compréhension du Gosho est éminemment insuffisante. Ils ne se
contentent pas de le comprendre de travers, ils le commentent d’une manière
tordue selon que ça les arrange.
Par exemple, dans la "Réponse au Seigneur Shijô Kingô", on
trouve le passage suivant :
“Le Dharma du Bouddha privilégie la victoire et la défaite, alors que
la loi mondaine privilégie la punition et la récompense”.
Cette phrase montre la véritable signification du bouddhisme, pour ce
qui est de la propagation dans les trois pays, se distinguant clairement des
enseignements hérétiques, relevant des voies extérieures, déjà existants.
Penser qu’il suffit d’obtenir la victoire, par n’importe quel moyen, ne
correspond plus au sens véritable du bouddhisme.
Or, ils ne retiennent uniquement que la partie “privilégie la victoire
et la défaite” et ils vont jusqu’à dire que “Le bouddhisme est la
victoire ou la défaite ; le Bouddha est celui qui gagne”. Il n’existe pas
en bouddhisme ce genre de commentaire, qui constitue une totale aberration. Cet
exemple nous suffit pour comprendre que, malgré leur prétention d’être reliés
directement au Gosho, ils sont loin d’être au fait de la doctrine qu’ils
interprètent et déforment à leur guise.
A mon avis, ils vont inventer diverses hérésies. Pour pouvoir y répondre,
nous devons bien comprendre l’ordre des enseignements de Nichiren Daishônin.
Avant son exil à l’île de Sado, il procéda à la propagation du Daimoku.
Puis, c’est à partir de la période de Sado qu’il indique la substance du
Gohonzon. Ceci est évident.
C’est dans ce sens qu’il faut réfléchir. Par exemple, cette phrase
du traité "En une vie devenir Bouddha" est très souvent citée :
“Toutefois, quand bien même réciterait-on le Sutra de la fleur de
lotus de la loi merveilleuse, si l’on pense que les dharma existent hors de
son propre cœur, il ne s’agit plus du tout de la loi merveilleuse”.
Il ne convient pas de commenter cette phrase directement, à l’état
brut. Nous devons la lire en ayant à l’esprit le sens que possède le Daimoku
de la doctrine originelle (Honmon no Daimoku) dans ce traité ; ensuite, en
considérant le Dharma merveilleux (Myôhô), qui se traduit par l’aspect réel
de tous les dharma, c’est-à-dire la Une pensée trois mille de notre propre cœur,
selon la comparaison entre les sutra provisoires et la doctrine éphémère du
Sutra du Lotus. Dans un sens plus profond, selon la comparaison entre la
doctrine originelle et la doctrine éphémère, on peut y voir le véritable éveil
de l’atemporel, et encore plus avant, selon la comparaison entre la récolte
et l’ensemencement, le Dharma contenu dans le cœur de notre fondateur, le
Bouddha originel Nichiren Daishônin. Il faut toujours commenter le Gosho en se
fondant sur le cœur de Nichiren Daishônin.
Autrement dit, c’est après être entré au mont Minobu que Nichiren
Daishônin révéla la véritable doctrine, qu’il manifesta en enseignant la
forme du Gohonzon. C’est de là qu’il faut revenir au traité "En une
vie devenir Bouddha". Ainsi, on peut comprendre cette phrase d’une manière
qui correspond au cœur de Nichiren Daishônin.
Quand on interprète cette phrase selon cette méthode, il devient évident
que “son propre cœur” désigne le cœur de Nichiren Daishônin, en tant que
Bouddha originel, et qu’il n’y a nulle part le Dharma total du Gohonzon en
dehors du propre cœur de Nichiren Daishônin. Pourtant, ceux qui inventent des
significations hérétiques citent simplement cette phrase : “si l’on pense
que les dharma existent hors de son propre cœur, il ne s’agit plus du tout de
la loi merveilleuse”, pour prétendre que le Dharma merveilleux existe dans le
cœur troublé des hommes ordinaires. Dans l’avenir, ils diront certainement
que Daisaku Ikeda est le Bouddha. Ils finiront par nier la vénération envers
le Gohonzon lui-même pour prétendre qu’il suffit de vénérer le Dharma
merveilleux existant dans leur propre vie.
Ils commencent déjà à le suggérer. J’ai entendu dire que dans ses
directives, la sokka Gakkai prétendait que lorsqu’on regarde les caractères
“Nam Myôhô Renge Kyô Nichiren” inscrits sur le Gohonzon, il fallait lire
“Nam Myôhô Renge Kyô Ma propre vie”. Cela signifie qu’ils ne portent
aucun respect envers le Gohonzon, qui constitue la concrétisation de la volonté
de Nichiren Daishônin. De ce fait, ils détruisent le respectable en y
introduisant le vulgaire.
Ils prétendent que le Bouddha est celui qui se livre à l’observation
de son propre cœur en tant que totalité du Dharma, sans tenir compte de la
sagesse de Bouddha de Nichiren Daishônin. Quand on pense qu’il s’agit là
d’une directive donnée par une organisation qui, jusqu’à ces derniers
jours, était une organisation laïque de la Nichiren Shôshû, on comprend le
degré de perturbation mentale qu’ils ont atteint.
Ce genre d’hérésie provient du fait qu’ils retiennent uniquement
les phrases qui leur conviennent, sans tenir compte de l’intention de Nichiren
Daishônin et sans connaître l’ordre des enseignements qu’il délivra au
cours de sa vie. A partir de maintenant, la Soka Gakkai va montrer de plus en
plus clairement son aspect de secte hérétique. L’origine de son erreur se
trouve dans cette idée de “lien direct avec le Gosho”.
Lorsqu’ils parlent de “lien direct avec le Gosho”, aussi bien que
de “lien direct avec Nichiren Daishônin”, leur prétention ne se distingue
nullement de celle de l’école Minobu ou les autres écoles Nichiren, qui
n’ont pas la transmission.
En définitive, l’expression même “lien direct avec le Gosho”
s’oppose à la volonté de Nichiren Daishônin. Il faut comprendre et interpréter
le Gosho correctement, en étant fondé sur le bouddhisme de la transmission, en
prenant pour guide les orientations des Souverains du Dharma successifs. Sans
cela, on ne peut jamais comprendre de manière correcte.
Autrement dit, prétendre avoir un “lien direct avec le Gosho” ne
représente que la vision extrême5 de Daisaku Ikeda, qui ne diffère en rien
des diverses interprétations des autres écoles et sectes. Comme je l’ai dit
tout à l’heure, il y a là une mésinterprétation du sens des phrases causée
par sa compréhension insuffisante de béotien. En outre, son manque de foi a
provoqué une opposition à la volonté de Nichiren Daishônin.
La doctrine du Kaidan dont j’ai parlé tout à l’heure constitue un
bon exemple. Tout en lisant les passages concernant le Kaidan dans le
"Traité sur les trois grands Dharma ésotériques" et le "Traité
sur le Dharma propagé au cours de ma vie", il tente à tout prix de dire
qu’il l’a accompli, alors qu’en réalité il s’éloigne du cœur de
Nichiren Daishônin. C’est une interprétation erronée.
On y trouve déformation et mésinterprétation. Cela ne constitue
qu’une doctrine et une vision personnelles de Daisaku Ikeda.
Quels que soient les termes bouddhiques dont il s’agit, lorsque Daisaku
Ikeda les utilise, il en profite pour se vénérer lui-même. De toute façon,
les interprétations des termes bouddhiques par Daisaku Ikeda sont réellement
horibles.
Par exemple, il utilise l’expression “Corps unique de la personne et
du Dharma” (ninpô tai-ichi) au sujet de l’organisation de la Soka Gakkai.
“L’organisation est le Dharma et chaque membre est la personne ; le fait que
chaque membre se fonde parfaitement dans l’organisation représente l’unité
de corps de la personne et du Dharma”. Je ne peux que rester bouche bée
devant cette abération.
Il utilise aussi l’expression “Simultanéité du corps et de sa
fonction” (Kûtai Kûyû). Cette terminologie fait partie de la doctrine de
Myao-lo. Mais quand on l’utilise selon le sens de la doctrine originelle, il
concerne le corps du Bouddha de la doctrine originelle. Or, il dit “Je suis le
corps et les membres sont la fonction”. Il utilise n’importe quoi pour lui-même.
C’est une hérésie issue de sa vision erronée du soi, associée à l’idée
de “lien direct avec le Gosho”.
Ensuite, la notion de “lien direct avec Nichiren Daishônin” signifie
que chacun étant relié directement avec ce dernier, Nikkô Shônin, Nichimoku
Shônin et leurs successeurs sont inutiles. Autrement dit, on peut connaître la
sagesse et vision du Bouddha sans aucun enseignement ni orientation des
Souverains du Dharma successifs. Ce qui nie totalement la signification de Nikkô
Shônin en tant que “personne unique” définie par la phrase “Ordre de la
transmission sanguine Nichiren-Nikkô”. Cet orgueil monstrueux est ahurissant.
Cela veut dire que n’importe qui, même un personnage comme Daisaku Ikeda,
peut s’unir à Nichiren Daishônin, comprendre sa pensée, sa sagesse et sa
compassion. Il s’agit là d’une manifestation du je m’en fichisme et du mépris
envers Nichiren Daishônin.
Ils nient Nikkô Shônin et, en même temps, ils le respectent,
soi-disant, en tant que trésor du moine. On constate qu’il n’y a aucune cohérence
et qu’ils divaguent complètement.
A la réflexion, on n’aurait jamais pu connaître de manière correcte
la doctrine de Nichiren Daishônin sans la conservation, jusqu’à
aujourd’hui, du Trésor du Dharma par les Grands Patriarches successifs et
sans leurs orientations. Daisaku Ikeda a pu parler d’une doctrine qui
ressemble à celle de l’Ecole Fuji, même d’une manière fondamentalement déréglée,
parce qu’il avait acquis, ne serait-ce qu’un peu, d’étude en lisant les
Gosho au travers des orientations des Grands Patriarches successifs. Sa compréhesion
de l’étude est en fait très médiocre. Cependant, n’ayant fondamentalement
aucune foi, il a fini par proposer des doctrines hérétiques fondées sur son
attachement à son ego.
C’est pourquoi, malgré sa prétention d’être directement lié à
Nichiren Daishônin il interprète, avec sa propre vision, chacun des trois
grands Dharma ésotériques, qui constituent l’ultime orientation de Nichiren
Daishônin. Ce ne sont que des fadaises.
A présent, je vais aborder les idées fallacieuses que développe la
Soka Gakkai à l’égard de la Nichiren Shôshû, des moines et des temples.
Depuis longtemps, Daisaku Ikeda dit : “Le temple n’est que le lieu où
l’on reçoit le précepte. Si on se méprend, le bouddhisme tombe dans le
centralisme des temples et finit par devenir formalisme et apparence. Ceci est
prouvé par l’histoire. C’est pourquoi, il n’y a que la Soka Gakkai”. Ce
qui veut dire que la pratique centrée sur le temple devient obligatoirement
formaliste et que, par conséquent, Kôsen Rufu ne peut jamais se développer.
Je vous demande de bien graver ce dédain dans votre esprit. Nous devons
consolider le fondement de Kôsen Rufu, le développer et le propager, par notre
foi et notre pratique en tant que moines de la Nichiren Shôshû, afin de détruire
ce dédain qui provient du grand orgueil de Daisaku Ikeda.
Les responsables de la Soka Gakkai, Daisaku Ikeda et les autres méprisent
les temples où est enchâssé le Gohonzon, ainsi que les moines qui gardent le
Dharma. C’est là que réside l’origine du problème de la “ligne de
1977”. Je pense que, dans un sens, la Soka Gakkai avait la manie de la persécution
et concevait de la méfiance à l’égard de la Nichiren Shôshû. Cela s’est
aggravé au point où elle a voulu assujettir la Nichiren Shôshû.
Le quatrième président de la Soka Gakkai, Hiroshi Hôjô, par exemple,
ne faisait qu’une partie de la troisième prière silencieuse, n’exprimant
sa reconnaissance que jusqu’à Nichimoku Shônin. Il supprimait volontairement
les Grands Patriarches suivants car il n’estimait pas nécessaire de les
remercier. Depuis longtemps, la foi était détraquée dans la Soka Gakkai.
Pendant longtemps, j’ai été trompé par son apparence. Je croyais que tous
ceux qui croient en l’enseignement de Nichiren Daishônin essaient d’être
honnêtes. En fait, fondamentalement, ils n’avaient aucune foi.
Parmi vous, certains se sont élevés contre la Soka Gakkai, voyant avec
clairvoyance les manœuvres de ses dirigeants. Je leur exprime mon respect.
Cependant, si je dis cela, certains penseront “et bien, si on avait
agit plus tôt...” Mais je leur demande de réfléchir au temps. Il faut tenir
compte de plusieurs facteurs ; le temps, les circonstances, ainsi que les causes
et conditions.
Après la guerre, j’ai eu l’intention de travailler à Kôsen Rufu en
créant un Hokkekô au temple. La Soka Gakkai était alors en plein développement.
Je m’y suis heurté à plusieurs occasions. Après plusieurs frictions, on
m’a dit que dorénavant, dans la Nichiren Shôshû, il ne fallait plus réfléchir
aux choses sans tenir compte de la Soka Gakkai. Aussi, ais-je abandonné pour un
temps, mon idée de faire Kôsen Rufu par l’harmonie des moines et des laïques
au temple. Je suis arrivé à me dire que la Soka Gakkai était l’organisation
pour Kôsen Rufu et qu’il fallait l’aider dans son développement.
C’est dans ce contexte que Nittatsu Shônin me donna l’ordre de me
rendre au temple Heianji, ce que je fis en 1963.
Vous devez avoir votre propre conception des choses. Mais il ne faut pas
agir selon les causes et conditions, ou bien les réflections d’un jour. Il
faut considérer tous les aspects, toutes les circonstances et le temps.
Aujourd’hui, l’hérésie de la Soka Gakkai est devenue évidente.
Chaque chose a son heure. La Nichiren Shôshû, elle aussi est à l’heure où
elle doit agir correctement et prendre les mesures justes. Je vous demande d’y
réfléchir.
De toute façon, Daisaku Ikeda, mû par son grand orgueil, disait, depuis
l’époque de Nittatsu Shônin : “Les bâtiments du Taisekiji, à commencer
par le Shôhôndô, ainsi que les temples, partout au Japon, c’est moi qui les
ai réalisés. Le développement de la Nichiren Shôshû est totalement dû à
mes mérites. Ces Kudoku sont incommensurables. C’est pourquoi, ceux qui se
moqueraient de moi ou de la Soka Gakkai, tomberont en enfer par la punition du
Bouddha”. En disant cela, c’est à nous, les moines, qu’il faisait
allusion.
En 1989, les directeurs de l’administration du Taisekiji me faisaient
remarquer que le montant de l’offrande pour Gokaihi6 n’avait pas varié
depuis longtemps et qu’il ne correspondait plus aux nécessités actuelles.
Nous avons examiné ce problème sous divers angles et nous avons tiré la
conclusion que l’offrande devait être légèrement augmentée. Nous avons
proposé cette très légère augmentation à la Soka Gakkai. Celle-ci refusa en
alléguant des raisons tout à fait plausibles.
Cependant, par derrière, ils dirent “Le Grand Patriarche actuel est près
de ses sous. Il utilise la Soka Gakkai comme moyen pour gagner de l’argent. Il
ne parle que d’argent”. Ils collectent des sommes faramineuses auprès des
membres, au titre de Zaimu et ils marchandent pour une somme qui, en
comparaison, est tout-à-fait modeste7 et de plus, représente l’offrande pour
rencontrer le Dai Gohonzon. C’est lamentable. Le fondement de leur manière de
penser réside dans la conscience de “ce qui m’appartient”, considérant
que les membres de la Soka Gakkai leur appartiennent. Ils n’ont aucune envie
de donner quoi que ce soit, même une infime parcelle à la Nichiren Shôshû.
C’est de l’avidité au plus haut point. C’est pitoyable.
Daisaku Ikeda dit souvent : “Les temples sont simplement des lieux de cérémonie.
C’est nous qui faisons avancer Kôsen Rufu. Nous avons la transmission
sanguine directe avec Nichiren Daishônin. Le vrai bouddhisme n’est pas celui
des moines. Je suis votre maître. La vraie foi consiste à me suivre”.
Et à ce sujet, il a prononcé des paroles inadmissibles qui m’ont été
confirmées : “Nittatsu Shônin est mort parce qu’il avait tort. J’ai
vaincu parce que j’avais raison”. Daisaku Ikeda juge tout dans le cadre de
victoire ou défaite dans l’immédiat, sans considérer la profonde relation
cause-facteur qu’avance le bouddhisme. Il veut toujours et à tout prix
“avoir gagné”.
Il en va de même aujourd’hui. Il lui faut donner l’impression de la
victoire. Et pour cela, il blâme, critique la Nichiren Shôshû, les moines et
moi-même de toutes les manières : le mensonge, les inventions, les
substitutuions, les expédiants et autres palliatifs. L’affaire clow en est la
manifestation.
Le 14 octobre 1973, Daisaku Ikeda proféra des mots d’une extrême
violence envers Nittatsu Shônin, dans le couloir Est du Shôhondô, disant :
“Ne faites pas de la Soka Gakkai votre esclave!”. Nittatsu Shônin accepta
ces offenses en se parant de la respectable armure de patience des moines, espérant
parvenir au guider correctement.
Encore plus loin dans le passé, nous avons connu “l’affaire du Myôkoji”.
Parmi vous, certains y assistaient. Moi-même, je me trouvais sur place en tant
que membre du comité pour la construction du Shôhondô. Daisaku Ikeda a littéralement
“engueulé” Daitô-in qui, à l’époque, était l’administrateur général
de la Nichiren Shôshû. Les raisons à cela, paraît-il, auraient été le fait
qu’il occupait une place marquant l’infériorité de rang par rapport au
Grand Patriarche, ou encore, que les melons qui furent servis en guise de rafraîchissement
étaient trop petits. Je crois bien qu’il a continué à crier pendant deux
heures. Nous n’avons pas compris pourquoi il s’est mis en colère. Il
laissait exploser son ressentiment envers la Nichiren Shôshû. Il était littérallement
dans le monde des Ashura.
Mais nous nous sommes maîtrisés envers ce despotisme de la Soka Gakkai
en nous armant de patience et en réfléchissant profondément au développement
de Kôsen Rufu.
Aujourd’hui, les membres m’appellent “Nikken”, sans aucun titre
de politesse. Daisaku Ikeda, lui, employait toujours le mot “Bôzu”8. Si un
responsable s’adressait à nous en utilisant les expressions “Gosôryo”9,
“Gosonshi”10 ou Sensei devant Daisaku Ikeda, il se faisait aussitôt réprimander.
«Ce n’est pas la peine d’utiliser des termes de politesse envers les moines
devant moi. Il suffit de dire “Bôzu”. Si tu veux être le protégé du
Grand Patriarche, tu n’as qu’à te faire Bôzu toi-même».
D’autre part, il disait encore : “Les Bôzu doivent avoir de la
reconnaissance. C’est moi qui les nourrit. Ils doivent y répondre”. Il a
cet orgueil de se vouloir être plus remarquable que quiconque et n’a aucun
respect envers les trois trésors de la Nichiren Shôshû.
Les obligations envers les moines sont indiquées dans les écrits de
Nichiren Daishônin, tel que le "Traité sur les quatre reconnaissances”.
C’est parce que les trois trésors ont correctement été transmis jusqu’à
nos jours que Daisaku Ikeda a pu devenir croyant de la Nichiren Shôshû. Encore
une fois, il inverse les situations.
Bien entendu, si Daisaku Ikeda n’avait pas sorti de telles choses, je
n’aurais jamais dit, en tant que moine, qu’il faut avoir de la gratitude
envers les moines. Je le dis afin de détruire son hérésie.
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire, mais faute de temps, je ne
puis les aborder toutes.
Pour finir, j’aimerais parler du mot “univers”.
Ces temps-ci, nous recevons souvent des télécopies signées “Institut
Ishida”. Je ne sais pas si cet Institut Ishida existe réellement, en tout
cas, il nous envoie des lettres nous faisant remarquer les erreurs de Daisaku
Ikeda. Dans ces lettres ont trouve la phrase suivante : «Daisaku Ikeda utilise
le mot “univers” au lieu de “monde du Dharma”. C’est une erreur». Je
ne suis pas tout-à-fait d’accord. Je pense qu’il est inutile d’être
prisonnier de cela.
Le mot “Utchû11” n’est pas un terme bouddhique, c’est exact. Si
ma mémoire est bonne, il s’agit d’un mot utilisé dans la Chine antique.
Dans la pratique, on a commencé à l’utiliser fréquemment au Japon à partir
de l’ère Meiji12.
Le “U” de “Utchu” signifie “avant-toît”. En même temps, il
désigne un vaste espace ; l’espace entre le ciel, la terre et les quatre
directions. Quant à “Tchû”, il désigne l’étendue du temps, le courant
du passé, du présent et du futur. Autrement dit, le mot “Utschû” signifie
le temps et l’espace sans limite.
Le bouddhisme enseigne les deux rétributions. Celle du principal et
celle de son support. Le monde de Dharma exprime la rétribution du support, tel
que le monde, ou le pays. Quant à la rétribution du principal, il s’agit des
dix mondes. A ce point du contenu du mot “monde de Dharma”, si on utilise le
mot “univers” pour exprimer auxiliairement son étendue, cela ne tombe pas
forcément dans les conceptions non bouddhiques.
Nous sommes un peu trop nerveux quant aux mots qu’utilise Daisaku
Ikeda, du fait qu’il les utilise dans un sens hérétique. C’est évidement
une erreur que de considérer l’état de vie du Dharma total de la Une pensée
trois mille de Nichiren Daishônin, objet de notre vénération, comme
s’identifiant à l’univers. Néanmoins, si on l’utilise dans le sens
auxiliaire de l’étendue du monde de dharma dans les dix directions, cela ne
provoque pas de confusion.
Les Grands Patriarches précédents l’utilisaient aussi. Par exemple,
dans les écrits de Nichiô shonin13, on trouve le mot univers. Et je comprend
qu’il l’a utilisé comme explication de l’expression “monde de
Dharma”.
Si on est trop sensible aux mots, on finit par ne pouvoir en utiliser
aucun. On peut user de termes philosophiques pour expliquer les termes
bouddhiques. Il est important de détruire les hérésies de Daisaku Ikeda. Mais
je veux dire par là qu’il ne faut pas non plus s’attacher uniquement à
l’utilisation des mots.
J’ai traité des points essentiels concernant les conceptions hérétiques
de la Soka Gakkai. Dès à présent, il faut que nous réfutions jusqu’à la
dernière les théories hérétiques de la Soka Gakkai, afin d’avancer sur le
chemin de Kôsen Rufu en protégeant le Dharma correct, avec la conception juste
des trois trésors et en essayant de comprendre correctement la signification
des trois grands Dharma ésotériques de Nichiren Daishônin.
Dai Nichiren - Novembre 1992
PRECISIONS SUR LA TRANSMISSION
Par le Vénérable Yosai Yamada
I. Cours
Nous allons étudier ce soir la transmission sanguine. Cette transmission
est une pratique très importante dans la Nichiren Shôshû, parce que, avec le
Dai Gohonzon du Kaidan, elle constitue un fondement de l'Ecole depuis sept siècles.
Il n'y a presque pas de textes qui traitent de cette question. Et comme c'est
une transmission à la personne unique, pour les moines en général -à part le
Grand Patriarche- comme pour les croyants laïcs, il s'agit d'une notion très
difficile à comprendre. Personne ne dispose des moyens pour connaître le
contenu-même de la transmission, et également le moment de la transmission,
c'est-à-dire quand elle s'opère.
En fait, il n'existe pas de forme déterminée. Au sujet de la
transmission entre Nichiren Daishônin et Nikkô Shônin, dans l'écrit de la
transmission du mont Minobu, Nichiren indique qu'il transmet l'enseignement de
toute sa vie à Byakuren ajari Nikkô. Toutefois, ce n'est pas pour autant que
l'on puisse dire que cette lettre renferme le contenu total de la transmission.
La relation qui exista de nombreuses années entre Nichiren Daishônin et Nikkô
Shônin était une relation de maître à disciple. C'est-à-dire que pendant de
nombreuses années Nikkô Shônin a servi Nichiren Daishônin; aussi, il est
tout à fait naturel de penser que c'est dans la pratique et l'entrainement de
tous les jours que la transmission entre Nichiren Daishônin et Nikkô Shônin
s'est effectuée, au long de toutes ces années.
Dans le cours du Grand Patriarche que vous avez pu lire1, on trouve
l'expression "feuilles d'or". En fait, c'est la première fois que les
moines entendaient cette expression de la transmission des feuilles d'or. C'est
la première fois qu'ils entendaient parler de cela. Par conséquent, cette
transmission des feuilles d'or n'est connue que des Grands Patriarches
successifs, les autres moines n'ayant pas la possibilité d'en connaître le
contenu.
Nikken Shônin a d'abord expliqué la transmission. Dans la transmission,
il y a deux côtés, deux faces : la personne qui donne et celle qui reçoit. Le
56ème Grand Patriarche, Nichiô Shônin, a commenté la transmission dans la
"Distinction entre l'illusion et l'observation de l'esprit". Ce traité
a été écrit par le Grand Patriarche en réponses à des attaques qui prétendaient
que la transmission sanguine à la personne unique n'existait pas dans la
Nichiren Shôshû. Cela a toujours été lorsque d'autres écoles parlaient de
manière erronée de la transmission que les Grands Patriarches en ont parlé
pour réfuter leurs dires.
Dans le traité de Nichiô Shônin il est indiqué : "Dans la
transmission sanguine à la personne unique, il y a la transmission particulière
et la transmission générale. La transmission particulière a pour objet le
corps de Dharma2, c'est-à-dire le Dai Gohonzon, alors que la transmission générale
a pour objet la doctrine. Cependant, celui qui reçoit la transmission particulière
du corps du Dharma est le Maître qui guide les êtres. Quant à la transmission
générale, qui est celle de la doctrine, tous les croyants la recoivent
individuellement". Une seule personne peut donc recevoir la transmission du
corps du Dharma : le Grand Patriarche.
Nichiô Shônin dit encore: "Par héritage de la transmission
sanguine du corps de Dharma à la personne unique depuis le Daishônin et Nikkô
Shônin jusqu'au cinquantième et quelque successeur, le Taisekiji a assis
l'objet de la foi qu'est le corps de Dharma sans qu'aucun héritier ne propose
la moindre contradiction." La transmission particulière est mentionnée
dans la phrase suivante : "Le corps de Dharma, objet de la passation
particulière, est le Dai Gohonzon du Kaidan de la doctrine originelle, gardé
précieusement dans notre temple".
Il continue : "Outre la réception du corps du Dharma, il existe une
transmission des paroles d'or à la personne unique. Celui qui n'a pas reçu la
transmission des paroles d'or au successeur direct ne peut, en aucun cas,
retranscrire le Gohonzon".
La transmission des paroles d'or est une transmission orale. Cette
transmission des paroles d'or dans la Nichiren Shôshû englobe tout ce qui
concerne la transmission. A l'intérieur de cette transmission orale (la
transmission des paroles d'or), il y a la transmission des feuilles d'or qui
constitue la transmission de documents.
On connaît les transmissions dites du Mont Minobu et de Ikegami, qui
sont les deux textes qui traitent de la transmission entre Nichiren Daishônin
et Nikkô Shônin. Ensuite, il y a un texte de Nikkô Shônin qui est la
transmission de Nikkô Shônin à Nichimoku Shônin. Il existe aussi un texte en
douze points de Nichimoku Shônin relatif à la transmission à Nichidô Shônin.
On peut lire ces textes parce qu'ils existent. Dans la Transmission orale de la
doctrine (Ongi Kuden), on peut lire que cette transmission orale contient la
transmission des feuilles d'or.
Il y a également, dans les paroles d'or, les points importants qui sont
transmis par les feuilles d'or. Les feuilles d'or existent à l'intérieur de la
transmission des paroles d'or. C'est-à-dire que les points essentiels,
naturellement, sont transmis de cette manière. Telle est l'explication de la
diversité des feuilles d'or dans la Nichiren Shôshû.
Le contenu de la transmission des paroles d'or existe grâce à la
profonde sagesse du Bouddha, qui apparaît en tant que documents dénommés
feuilles d'or. Ce que dit le Bouddha est donc la transmission des paroles d'or.
Cette sagesse profonde est retranscrite sur des documents. Et ces documents sont
appelés les feuilles d'or.
En fait, dans la Nichiren Shôshû, c'est la transmission des paroles
d'or qui est la totalité de la transmission. Donc la transmission des paroles
d'or, fondamentalement, se passe entre celui qui la fait et celui qui la reçoit.
Pour avoir une idée de ce qu'est cette transmission, il faut vous
rappeller de la cérémonie de Gojukai. Au moment de Gojukai, il y a celui qui
transmet le précepte et celui qui le reçoit. Et entre ces deux personnes,
c'est cela qui est Gojukai. La transmission des paroles d'or est similaire : il
y a celui qui transmet les paroles et celui qui les reçoit. S'il n'y a pas
l'un, il n'y a pas l'autre.
La différence entre Gojukai et la transmission sanguine tient à ce que,
pour Gojukai (la transmission du précepte), il n'existe qu'une seule forme déterminée.
Il n'est pas possible qu'il y en ait une autre. La transmission sanguine, en
revanche, peut revêtir de nombreuse formes. C'est cela la grande différence.
Par exemple, il arrive que de très jeunes Shônin soient désignés pour
recevoir la transmission. Pendant de nombreuses années ils ont été éduqués
et protégés dans ce sens, jusqu'au moment où il a été estimé qu'ils étaient
aptes à recevoir la transmission.
En tout cas, pendant sept siècles dans la Nichiren Shôshû, le corps de
Dharma, c'est-à-dire le Dai Gohonzon de l'Estrade des préceptes, a été
correctement transmis jusqu'à aujourd'hui. Et on peut avoir foi dans le fait
que la transmission des paroles du Daishônin s'effectuera dans l'infini du
futur. L'important est de croire et de comprendre que la sagesse du Bouddha
Nichiren Daishônin est permanente et éternelle.
II. Questions - Réponses
1) Question : Est-ce que l'on doit comprendre que la transmission
sanguine est un processus continu, où est-ce qu'elle intervient à un moment
donné ?
Réponse : On ne peut pas le savoir. Si l'on prend l'exemple de Nichiren
Daishônin et de Nikkô Shônin, peut-être est-ce que le Daishônin a dit à
Nikkô Shônin à un moment donné qu'il sera son successeur; ou alors, la
transmission s'est peut-être effectuée pendant toutes ces années où Nikkô
Shônin a servi Nichiren Daishônin. De toute façon, il y a toujours le
principe de la personne qui transmet à la personne qui reçoit.
* * *
2) Question : Qu'en est-il de la désignation par le Grand Patriarche de
la personne à qui il transmet ?
Réponse : C'est une question très compliquée. Peut-être, si l'on a
des biens à léguer et de nombreux enfants, fait-on un testament. Mais la
transmission ne se passe pas de cette façon. La transmission n'est certainement
pas quelque chose de mystique. Si on la considère selon ce point de vue, on se
trompe. Avant Nichiren Daishônin, il y avait Tendai en Chine et Dengyo au
Japon. Pour tous, la transmission se faisait de maître à disciple. Dans le
bouddhisme tibétain également, la transmission se fait de maître à disciple.
La forme fondamentale en est, dans le Sutra du Lotus, la transmission entre
Shakyamuni et son disciple Jôgyô. La transmission de maître à disciple a
toujours été présente dans le bouddhisme.
C'est pourquoi, dans la Nichiren Shôshû, aussi bien cette transmission
sanguine que le Dai Gohonzon sont les deux choses les plus importantes. Si ce n'était
pas ainsi, Nikkô Shônin aurait fait la même chose que les moines ainés: la
doctrine aurait été perdue. Et le Gohonzon aurait été perdu.
Dans une certaine organisation, on dit que si on a le Gosho et le
Gohonzon, cela suffit pour avoir la transmission. Le Gosho fait partie de la
transmission de la doctrine. Tout le monde peut y accéder. Seulement, pour ce
qui est du Gohonzon, il s'agit de la transmission à la personne unique. C'est
la transmission du corps du Dharma. Si l'on pense qu'avoir le Gohonzon suffit et
que l'on n'a pas besoin de la personne qui a reçu la transmission sanguine, on
n'est pas relié au Dai Gohonzon. Notre Gohonzon n'est que la reproduction du
Dai Gohonzon. Le Dai Gohonzon est l'objet de la transmission à la personne
unique. Si on nie la personne qui a reçu le Dai Gohonzon, on se coupe du Dai
Gohonzon.
* * *
3) Question : Nichiren Daishônin a-t-il inscrit un Gohonzon adressé
nominativement à Nikkô Shônin ? Les Grands Patriarches inscrivent-ils un
Gohonzon pour désigner leur successeur ?
Réponse : La réponse aux deux questions est non. On ne peut pas
dire que le Gohonzon que Nikkô Shônin a dédié à Nichimoku Shônin -que vous
avez peut-être vu au Dai Kyakuden- constitue toute la transmission. Quand Nikkô
Shônin lui a transmis ce Gohonzon, Nichimoku n'est pas devenu Grand Patriarche.
La totalité de la transmission, c'est la transmission des paroles d'or.
* * *
4) Question : La transmission se fait-elle au moment où les Grands
Patriarches inscrivent des Gohonzon ?
Réponse : Le Gohonzon n'est que la reproduction du Dai Gohonzon. Il y a
des Grands Patriarches qui ont inscrits beaucoup de Gohonzon. Il y en a d'autres
qui n'en n'ont pas inscrits. C'est le Grand Patriarche qui décide si, selon les
conditions de l'époque, il faut ou pas en faire. Un Grand Patriarche a le
pouvoir d'inscrire le Gohonzon. Mais les conditions de l'époque sont déterminantes.
C'est le Grand Patriarche qui en juge. Lui seul peut décider si c'est le moment
d'en inscrire.
* * *
5) Question : Entre qui peut-on parler de relation de maître à disciple
?
Réponse : Dans la Nichiren Shôshû, il existe une relation de maître
à disciple de Grand Patriarche à Grand Patriarche. Elle existe également
entre le Grand Patriarche et les moines.
Depuis Nichiren Daishônin, le mot disciple n'est utilisé que pour les
religieux. Les laïcs sont, quant à eux, des bienfaiteurs.
(1) L’ère meiji : 1866 - 1912
(2) Manju : boule de pain de riz farcie de purée de haricots sucrés.
(3) Le débat d’Otaru : Débat entre la Nichiren Shû de Minobu et la
Nichiren Shôshû, représentée par la Soka Gakkai. Il eut lieu le 11 mars 1955
dans la ville d'Otaru, dans le Hokkaidô.
(4) En janvier 1972, la Soka Gakkai, sur demande de son président,
monsieur Daisaku Ikeda, a déposé plusieurs demandes de brevets auprès de
l’Office national de la propriété industrielle, concernant la marque
commerciale “Nam Myôhô Renge Kyô”. La publication au Journal Officiel
japonais de ces marques déposées est datée du 20 juin 1974. Des plaintes
furent déposées par des organisations affiliées à l’Ecole Minobu et autres
Nichiren Shû, qui récitent également Nam Myôhô Renge Kyô, Risshô Kosekai
et Myôchikai Kyodan de Tokyo, ainsi que Myôdôkai Kyodan et Daihekikai Kyôdan
de Osaka. Le dépôt fut annulé le 20 mai 1977. Il est à signaler que la Soka
Gakkai a déposé de la sorte dix sept “marques commerciales”, dont “Shôhondô”,
“Dainippon Komeito”, “Dai Nichirenge Zan”, qui est l’ancien nom du
mont Fuji, etc.
(5) Vision extrême : Henken ; une des vues erronées.
(6) Gokaihi : “Ouverture des portes” ; c’est la cérémonie au
cours de laquelle les croyants ont le privilège de rencontrer le Gohonzon du
Kaidan.
(7) Pendant de nombreuses années, l’offrande pour Gokaihi avait été
fixée à 1600 Yen par personne adulte, soit environ 67 francs français. En
1990, l’offrande passa à 2000 Yen, soit environ 81 fancs. La part annuelle de
Zaimu, dans la Soka Gakkai est de 10 000 Yen (environ 420 francs par personne).
Mais il faut savoir que les “directives” suivantes sont données au niveau
des préfectures :
- Tout responsable de district doit donner au moins 100 000 Yen. Donner
des directives personnelles à ceux qui ne le font pas.
- Donner toutes ses économies est normal ; le combat de la foi réside
dans le fait de donner encore plus.
- Il faut qu’il y ait plus de trente personnes par chapitre qui donnent
au moins 100 000 Yen.
- Ceux qui ne donnent qu’une ou deux part montrent la preuve qu’il
n’ont pas de foi.
- Le combat des responsables de chapitre est de faire qu’autant de
personnes donnent 1 million de Yen dans leur chapitre.
- Donner des directives personnelles et familiales de façon à ce que
personne ne donne moins de trois parts.
(8) Bôzu : mot signifiant "tête rasée" et qui dans son
acception très vulgaire qui désigne les prêtres bouddhistes. Ce mot fut
repris par les portuguais avec la prononciation “Bonzo”, qui donna le mot
français “bonze”.
(9) Gosôryo: “vénérable moine”.
(10) Gosonshi : “vénérable maître”.
(11) Utchû : univers en japonais.
(12 L’ère Meiji : 1868 - 1912.
(13) Nichiô Shônin : 1848 - 1922; 56ème Grand Patriarche de la
Nichiren Shôshû.
1 Cours donné par Nikken Shônin le 28 août 1992 dans le Grand hall de
lecture du Taisekiji, à l'occasion du 41ème séminaire d'étude des maîtres
enseignants. Voir revues Dai Nichiren d'octobre 1992 et Bouddhisme de l'Ecole
Fuji n°15, octobre 1992.
2 Corps de Dharma (Hosshin): l'un des trois corps du Bouddha. Les deux
autres sont le corps de rétribution (Hôshin) et le corps de manifestation
(Ojin).
[1]
La Doctrine des dix non-dualités: Jippuni
Mon : commentaire de miao-lo
sur les dix sublimités des parties éphémère et essentielle citées par tendai
dans son Sens occulte du Sutra du Lotus.
[2]
Articles de succession de Nikko :
Nikko Ato Jojo no Koto ; écrit
le 10 novembre 1332, ce texte de nikko
shonin constitue la transmission de nikko
shonin à nichimoku
shonin de l’intégralité de ce que lui-même avait reçu de nichiren
daishonin.
[3]
Traité sur la distinction entre l’illusion et l’observation de
l’esprit : Benwaku
Kanjin Sho ; écrit du 56ème Grand Patriarche nichio
shonin (1848 - 1922).
[4]
Traité en cent six points : Hyakurokka
Sho ; traité oral délivré
le 11 janvier 1280 par nichiren
daishonin à nikko shonin.
[5]
Traité sur la cause originelle inconcevable
: Honnin Myo Sho ; le plus
important et le plus secret des écrits de transmission de nichiren
daishonin à nikko shonin.
Transmis le
11 octobre 1282.
[6]
Les plus anciennes retranscriptions de ces traités ont été effectuées
par nichiji shonin (6ème Grand
Patriarche), nisshin, du temple
yoboji et nichiga
du temple myohonji qui
ont chacun apporté des corrections et des ajouts aux textes originaux, qui
constituent les insertions en question.
[7]
Ici, il est nécessaire de préciser qu’en japonais, les expressions
“feuille d’or” et “présent maître” se disent toutes deux “Konshi”,
bien que s’écrivant avec des idéogrammes différents, d’où la
confusion (N.D.T.).
[8]
nichigo : 1293 - 1353 ; l’un
des six nouveaux moines aînés désignés par nikko
shonin qui prétendit avoir reçu la transmission de nichimoku
shonin.
[9]
Traité sur l’école : Kechu
Sho.
[10]
nissei shonin : 1600 - 1683 ;
17ème Grand Patriarche de la nichiren
shoshu.
[11]
hori nichiko shonin : 1867 -
1957 ; 59ème Grand Patriarche
[12]
keidai in : 1552 - 1666 ; en
1645, cette fille de ogasawara
hidemasa fit don à la nichiren
shoshu du temple hoshoji
dont la première pierre fut posée par nissei
shonin. En 1632, elle fit l’offrande qui permit de constuire le mieido,
à l’intérieur du taisekiji.
[13]
nichimoku shonin : 1260 - 1333
; 3ème Grand Patriarche.
[14]
nichido shonin : 1283 - 1341 ;
4ème Grand Patriarche.
[15]
Au cours de sa vie, nichimoku shonin se rendit plusieurs dizaines de fois voir
les divers Shogun pour leur faire
des remontrances. En 1333, alors que le système des Samurai s’était effondré et que le pouvoir était revenu aux
mains de l’empereur, nichimoku shonin, sans tenir
compte de son grand âge, partit au début du mois de novembre
pour rencontrer
l’empereur, en
compagnie de nichigo
et de nichizon.
C’est au
cours de ce voyage qu’il s’éteignit.
[16]
nittatsu shonin :
1902 - 1979 ; 66ème Grand
Patriarche.
[17]
nichijun shonin : 1898
- 1959 ; 65ème Grand Patriarche.
[18]
Traité sur la relation sanguine essentielle à travers vie et mort :
Shoji Ichidaiji Kechimyaku Sho ;
envoyé le 11 février 1272 au moine sairenbo
nichijo.
[19]
nichizon
: 1265 - 1345 ; disciple de nikko
shonin. A l’automne 1279, il eut le regard attiré par une feuille
tombant d’un poirier, alors que nikko
shonin délivrait un sermon. Celui-ci lui dit : “Il n’y a pas de
raison que celui qui a le désir de propager le grand Dharma ait la pensée
distraite par une feuille qui tombe alors qu’il est en train d’écouter
l’enseignement du Dharma. Tu dois partir sur le champ”. Ce n’est que
douze ans plus tard qu’l fut pardonné. Entre temps, il avait parcouru le
Japon d’est en ouest et établi trente six temples. En 1333, alors que nichimoku
shonin, s’éteignait sur la route de kyoto,
nichizon qui l’accompagnait,
prit avec lui les cendres du Grand Patriarche et se rendit à sa place faire
la remontrance à l’empereur. Il resta ensuite à kyoto
où il construisit plusieurs temples dont le jogyoin
auquel, par la suite, fut donné le nom de yoboji.
[20]
Doctrines essentielles de la Nichiren Shoshu
: Nichiren Shoshu Yogi ; livre publié le 28 avril 1978 par nikken
shonin, alors qu’il était directeur du Département d’études.
[21]
nisshu shonin : 1555 - 1617 ;
14ème
Grand Patriarche de la nichiren shoshu.
[22]
nissho shonin : 1562 - 1623 ;
15ème Grand Patriarche. Il est le fondateur, en 1616, du temple myokoji.
[23]
nichiju shonin : 1567 - 1632 ;
16ème Grand Patriarche.
[24]
Les dix huit mondes : juhachi Kai : composés des six racines (les cinq organes de
perception plus la conscience), des six objets de ces perceptions et des six
consciences (les cinq sens plus la conscience), ce sont les domaines de la
connaissance empirique.
[25]
Le Kosa : en sanscrit, Abhidarma-Kosa,
ce qui signifie “Trésor de la scolastique”.
[26]
nichikan : à
ne pas confondre avec le 26ème Grand Patriarche, dont le nom se prononce de
manière identique mais s’écrit différemment en caractères chinois.
[27]
nisshun shonin
: 1610 - 1669 ; 19ème Grand
Patriarche.
[28]
nichiryo shonin :
1771 - 1851 ; 48ème Grand
Patriarche.
[29]
L'une des vingt six paroles testamentaires de nikko
shonin.
[30]
En japonais, il n'est pas nécessaire qu'une phrase ait un sujet. Celui-ci
se sous-entend et se comprend d'après le contexte ou l'emploi d'expressions
de politesse (envers les autres) ou de modestie (pour soi-même), de sorte
qu'il est parfois extrêmement difficile, en particulier pour des textes
datant de cette époque, de déterminer quel est le sujet. Ici, la phrase
peut parfaitement être traduite dans un sens opposé, à savoir : “Même
le prêtre supérieur du moment ne doit pas utiliser les doctrines
personnelles s’opposant au Dharma du Bouddha” (N.D.T.).
[31]
Namu Amida Butsu : invocation du
Bouddha amidha (amithaba), qui
représente la pratique des Ecoles de la Terre pure.
[32]
nichiman shonin
: 1873-1951 ; 63ème Grand
Patriarche de la nichiren shoshu.
[33]
nichikai
shonin : 1873-1943 ; 60ème
Grand Patriarche de la nichiren shoshu
et père de nikken shonin.
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Traduit
du Japonais par Gérard Purec
et
Publié dans la revue Le Bouddhisme de l'Ecole Fuji
ecole-fuji@wanadoo.fr